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jeudi, juin 26, 2008

[Combattons l' OTAN !] De Crem entraîne la Belgique dans la guerre en Afghani...]

[http://www.ptb.be/fr/hebdomadaire/article/article/de-crem-entraine-la-belgique-dans-la-guerre-en-afghanistan.html]
De Crem entraîne la Belgique dans la guerre en Afghanistan

En septembre, le ministre De Crem – dit Crembo - a envoyé quatre F-16 et 140 soldats supplémentaires à Kandahar. La Belgique se retrouve ainsi impliquée dans la guerre de l'OTAN et des États-Unis. Quant aux soldats belges, ils risquent de devenir complices de la mort de civils innocents.
Danny Claes et Bert De Belder

Les prétextes d'une guerre erronée
Pourquoi la Belgique devrait-elle envoyer des soldats en Afghanistan à des milliers de kilomètres de chez nous ?
Au fait, l'Afghanistan se trouve au centre de l'Asie et occupe une position stratégique entre le monde arabe, avec ses énormes réserves de pétrole, et les nouvelles économies émergentes que sont la China et l'Inde. Par le passé, cette position stratégique lui a régulièrement valu d'être un lieu d'affrontements pour le contrôle du continent asiatique. Autre élément non négligeable, on y prévoit un oléoduc via lequel les États-Unis espèrent contrôler l'approvisionnement de toute l'Asie du Sud.
Ce n'est donc pas un hasard si les USA ont en 2001 lancé là-bas leur première guerre en Asie depuis le Vietnam. On savait déjà à l'époque de Léopold II et de son « œuvre de civilisation » au Congo que pour vendre une guerre il faut lui trouver de nobles intentions. Il serait en effet du plus mauvais effet de dire que nous envoyons des soldats pour mener aux côtés des USA une guerre stratégique en vue de contrôler l'Asie centrale. Ainsi, le ministre De Crem a lui aussi avancé de nobles objectifs pour présenter cette guerre.
1er prétexte : « Aider les pauvres Afghans »
Il est un fait que l'Afghanistan est un pays pauvre. 53% des 32 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Le revenu moyen s'élève à 1 490 dollars par an. Ce dont les Afghans ont besoin ce sont des écoles, des routes, des usines et des hôpitaux. Pour cela, il leur faut développer une industrie nationale propre. Le pays regorge d'atouts puisque, selon le Service géologique des États-Unis, le pays disposerait d'une réserve de 1 000 km3 de gaz naturel, 570 km3 de pétrole et 210 km3 de gaz liquide. Outre d'importantes réserves d'or, de cuivre, de charbon et de minerais de fer.
Naturellement, développer une industrie de base nationale coûte très cher. Mais lancer des bombes coûte cher également. Selon les calculs de Joseph Stiglitz, ex-économiste principal à la Banque Mondiale et Prix Nobel, la guerre en Afghanistan coûte aux États-Unis 3,5 milliards de dollars par mois. Si les USA avait donné cet argent à la population, on aurait pu doubler le revenu de chaque Afghan ! Pour l'heure, la guerre ne rapporte qu'aux seuls fabricants d'armes. Et qui finance tout ceci ? Nous tous, aujourd'hui à la pompe et demain via nos impôts.
2e prétexte : « Protéger les droits des femmes »
Le journaliste néerlandais Arnold Karskens explique qu'aux Pays-Bas, la mission militaire a été « vendue » au grand public avec la promesse qu'on irait bâtir des écoles pour filles. Mais deux ans plus tard, aucune école n'a encore été construite, on a juste bombardé des villages et parmi les victimes on retrouve des femmes et des enfants. L'argument des droits de la femme a donc été utilisé de façon perverse pour nous entraîner dans une logique de guerre.
Selon les organisations de défense des droits de l'homme sur le terrain, le nombre de mauvais traitements infligés aux femmes n'a pas diminué comparé à l'époque des talibans. Les hauts fonctionnaires qui doivent leurs postes à l'OTAN continuent de bafouer les droits de la femme. Selon Fawzia Kofi, un parlementaire qui cette année a pu visiter la prison de Policharkhi, de nombreuses femmes et jeunes filles y sont abusées sexuellement.
3e prétexte : « On ne peut tout de même pas soutenir les talibans »
Pardon ? Les talibans se sont développés durant les 15 années d'opposition fondamentaliste contre l'invasion de l'Union Soviétique en Afghanistan (1979-1994). La CIA leur a fourni armes et entraînements. Ce n'est certainement pas le mouvement pacifiste belge qui leur a fourni les armes ! Et savez-vous qui favorise le regain de popularité des talibans aujourd'hui ? L'armée américaine et l'OTAN qui ont fait bien plus de victimes civiles que les talibans eux-mêmes.
4e prétexte : « Si nous nous retirons, il y aura une guerre civile »
Il s'agit là bien sûr d'un argument de pacotille : justifier une guerre en cours par le fantôme d'une guerre future. Personne ne peut prédire l'avenir. L'histoire de l'Afghanistan nous apprend qu'entre 1839 et 1919, le pays a été en guerre perpétuelle contre les Anglais qui ont tenté (en vain) de le conquérir. Le pays a connu sa plus longue période de stabilité entre 1933 et 1973, c'est-à-dire à une époque où on les a laissés tranquille. Entre 1978 et 1992, durant la Guerre Froide, le pays a été le jouet des États-Unis et de l'Union Soviétique d'alors. Les États-Unis ont considéré que l'Afghanistan était un territoire conquis. Depuis 2001, les États-Unis y mènent une guerre contre les talibans. Une chose est sûre, c'est que l'Occident n'a certainement pas amené la paix en Afghanistan, bien au contraire !Pour plus d'infos, lire l'interview d'Arnold Karskens sur www.intal.be
PS, SP.a et Groen !, entre frilosité et opposition
La Chambre débat sur l'engagement belge en Afghanistan. L'opposition exprime ses critiques. Le PTB exige que soit annulée la décision d'envoyer en Afghanistan quatre F-16 et 140 militaires.
L'ancien ministre de la Défense André Flahaut (PS, majorité) a rappelé que la Belgique reste un bon élève de la classe de l'Otan. Et Flahaut entend le rester. Il demande seulement que la mission belge en Afghanistan soit évaluée régulièrement et que des « règles strictes d'engagement » (autrement dit, les critères pour les opérations de combat) soient fixées. Flahaut veut une stratégie de sortie claire pour l'Otan, « car nous n'allons pas pouvoir rester éternellement en Afghanistan ».
Dirk Van der Maelen (SP.a) veut que la décision gouvernementale d'étendre la mission en Afghanistan soit revue. Pour trois raisons. Primo, la Belgique ne doit pas s'inscrire dans la vision et la stratégie des USA de la « guerre contre le terrorisme ». Dans le sud de l'Afghanistan, « on y va pour se battre », ajoute Van der Maelen, « mais essayer d'éliminer des terroristes via une 'guerre contre le terrorisme', c'est contre-productif ». Secundo, cette guerre ne peut être gagnée et elle met même le futur de l'Otan en danger. Van der Maelen se dit « amant très platonique » de l'Otan. « Si on veut maintenir l'Otan, il convient d'admettre très vite que notre présence en Afghanistan est une erreur. »
Wouter De Vriendt (Groen !) s'oppose à l'envoi de F-16 belges en Afghanistan et il a d'ailleurs signé la pétition du mouvement pour la paix. De Vriendt est très critique depuis qu'à Washington, De Crem a laissé entendre que les F-16 belges n'allaient pas seulement soutenir l'ISAF – la mission de l'Otan censée, avec mandat de l'ONU, procéder à la… reconstruction – mais également l'Operation Enduring Freedom des États-Unis. Selon De Vriendt, cette dernière équivaut à une « guerre illégale » au cours de laquelle, entre autres, les F-16 hollandais ont déjà fait bien des victimes innocentes. « Sera-ce bientôt le cas pour les pilotes belges aussi ? », se demande-t-il.
Peter Mertens, président du PTB, s'est exprimé la semaine dernière dans un communiqué de presse : « Au lieu de limiter le débat aux moyens, à la durée, au coût, à la mission et aux modalités de l'intervention militaire belge, nous devons concentrer nos regards sur les intérêts géopolitiques en jeu dans le conflit afghan. D'un côté du pays, vous avez les gisements pétroliers arabes, de l'autre, la Chine et l'Inde. La Belgique doit observer une règle de l'engagement zéro. Cela veut dire ne pas intervenir dans cette guerre sale de la Maison-Blanche et de l'Otan. Au lieu de palabrer sur une stratégie de sortie, il vaudrait mieux faire en sorte d'abord de ne plus envoyer de troupes sur place. Le PTB exige que soit révoquée la décision gouvernementale d'envoyer en Afghanistan quatre F-16 et 140 militaires de plus. C'est aussi ce que réclame la pétition du mouvement belge pour la paix. En outre, le PTB veut qu'il soit mis un terme à l'actuelle présence de la Belgique et de l'Otan en Afghanistan et que les coûts énormes de cette opération aillent au développement, et non plus à la guerre. »
« Entraîné dans la guerre avant de s'en rendre compte »
Le journaliste néerlandais Arnold Karskens est très clair : la Belgique a franchi un pas dangereux.
Deux semaines durant, le journal belge De Standaard a dépêché sa rédactrice Corry Hancké et sa photographe Monica Monté pour accompagner les troupes hollandaises en Afghanistan. Leurs interviews relataient inlassablement le même message : l'envoi de F-16 ne comporte aucun danger pour les pilotes belges. Et de préciser : « on nous a dit que les appareils volaient surtout très bas au-dessus des têtes des talibans pour les effrayer. Ce n'est que si ça ne marche pas qu'ils laissent choir quelques bombes. »
Le reporter hollandais Arnold Karskens refuse d'être « incorporé ». « Parce qu'un journaliste doit toujours critique et non faire comme mes collègues qui sont « incorporés » : raconter à quel point c'est chouette pour les militaires, que la bouffe est bonne et que le courrier est toujours ponctuel. C'est une solution de facilité et c'est avantageux financièrement, car cela ne coûte strictement rien aux journalistes. Les journalistes « incorporés » ont d'ailleurs peu d'expérience et ils gobent généralement toute la propagande de guerre. »
Karskens suit l'intervention néerlandaise en Afghanistan de près et ce, depuis quelques années. Son témoignage à la Chambre est très différent de celui des journalistes du Standaard. Karstens : « La Belgique franchit un pas très dangereux. Vous partez avec quatre F-16. Ils seront quand même utilisés, finalement, quand des bombardements seront nécessaires. Avant de vous en rendre compte, vous êtes incorporé dans cette guerre… alors, vous allez larguer des bombes et vous-mêmes vous vous ferez tirer dessus. » Nous pouvons donc nous attendre à des infos sur les victimes civiles provoquées par les pilotes belges. Sans que nous ne nous en rendions compte, nous risquons lentement mais sûrement, via la mission de l'Otan, de participer à l'opération américaine Enduring Freedom, qui se traîne depuis 7 ans déjà.
Un général américain a calculé que pour avoir la situation sous contrôle, il fallait au moins 400 000 hommes sur le terrain. Une autre façon de dire que cette guerre ne peut être gagnée et que nous ne sommes pas encore prêts à en voir la fin. En outre, il y a le danger d'escalade : à la frontière avec le Pakistan, les tensions montent.
Appel du mouvement pour la paixNon aux F-16 en AfghanistanDiverses organisations pacifistes ont lancé une pétition contre l'envoi d'avions de guerre en Afghanistan. Chaque signature compte, la vôtre aussi !Signez la pétition on-line sur http://www.stopusa.be/ ou commandez-la chez Intal, Chaussée de Haecht 53, 1210 Bruxelles, tél. 02/219 23 50 ou info@intal.beVous pouvez également vous inscrire pour participer à l'action contre les F-16 qui sera organisée cet été.

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Envoyé par Romain dans Combattons l' OTAN ! le 6/26/2008 11:37:00 PM

mercredi, juin 25, 2008

Michel Collon: TIBET: Vrai ou faux ? Testez la façon dont les médias vous ont informé.

Michel Collon
TIBET: Vrai ou faux ? Testez la façon dont les médias vous ont informé.

dimanche, juin 22, 2008

RIA Novosti - International - Kosovo: Moscou met en garde le futur commandant de la Minuk (Tchourkine)]


-------- Message original --------
Sujet: : RIA Novosti - International - Kosovo: Moscou met en garde le futur commandant de la Minuk (Tchourkine)
Date: Sun, 22 Jun 2008 09:51:02 +0200
Répondre à :: melusine mailto:melusine@nerim.net
Pour :: sortir de l europe mailto:sortirdeleurope@yahoogroupes.fr





Kosovo: Moscou met en garde le futur commandant de la Minuk (Tchourkine)

12:2521/ 06/ 2008
Version imprimée

NEW YORK (Nations unies), 21 juin - RIA Novosti. Le futur commandant de la Mission des Nations unies au Kosovo (Minuk) devra tenir informé le Conseil de sécurité de ses agissements, afin d'éviter de nouvelles violations de son mandat, a déclaré le représentant permanent de la Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine.

La Russie a demandé la démission de l'ancien commandant de la Minuk, Joachim Rucker, au motif qu'il aurait tenté de transmettre illégalement une partie des pouvoirs et des biens de la mission entre les mains de la mission de l'UE (Eulex), dont Moscou ne reconnaît pas la légitimité, sans en avertir le Conseil de sécurité.

"Certains agissements intolérables ont été tramés en coulisses par l'ancien commandant de la Minuk, sans en informer le Conseil de sécurité ainsi que le secrétariat de l'ONU. Nous sommes cependant parvenus à empêcher le transfert de certaines fonctions et biens à la mission illégale de l'UE", a-t-il fait savoir.

"Le futur commandement de la mission devra agir en toute transparence et informer de façon détaillée le Conseil de sécurité de ses moindres actes", a-t-il indiqué.

M. Tchourkine a espéré que le secrétaire général de l'ONU Ban KI-moon soumettrait prochainement au Conseil de sécurité la candidature du nouveau chef de la Minuk, l'Italien Lamberto Zannier.

L'entrée en vigueur de la constitution du Kosovo le 15 juin dernier a entraîné un transfert du pouvoir de la Minuk, qui administre le Kosovo depuis 1999, aux autorités locales, que l'UE souhaite épauler au moyen de la mission civile Eulex, censée assumer des fonctions dans le domaine policier, judiciaire et douanier.

Belgrade et Moscou affirment que cette mission est "sans fondement légal", car ne disposant pas de l'aval du Conseil de sécurité, au sein duquel la Russie dispose du droit de véto.

http://fr.rian.ru/world/20080621/111526253.html
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mercredi, juin 18, 2008

Campagne d'été du PTB « L'énergie n'est pas un luxe »


-------- Message original --------
Sujet: Campagne d’été du PTB « L’énergie n’est pas un luxe »
Date: 18 Jun 2008 13:26:11 +0200
De: PTB mailto:webteam@ptb.be
Pour :: roger.romain@skynet.be




les nouvelles du PTB
::
18 juin 2008

Campagne d’été du PTB « L'’énergie n'’est pas un luxe »

Vous pouvez distribuer un tract toutes boîtes dans votre quartier pour enthousiasmer vos voisins pour la pétition: « Pourquoi la TVA sur le gaz et l'’électricité est-elle à 21 % comme sur le caviar ? » Vous nous verrez aussi aux festivals, aux fêtes de quartier, aux braderies,…

La rue met la pression sur Leterme 1er

Les syndicats ont manifesté du 9 au 12 juin, au nord et sud du pays pour le pouvoir d'achat et la solidarité. La pression est mise sur le gouvernement qui commence son contrôle budgétaire le 24 juin.

Irlande : Le non populaire à l'’Europe anti-sociale

Un vote populaire. Les Irlandais ont rejeté le Traité de Lisbonne, le nouveau nom de la Constitution rejetée en 2005 par les Français et les Néerlandais. Plus de 53,4 % des électeurs ont dit non.

Le lait à un prix vache: manifestation des agriculteurs le 18 juin

Les producteurs de lait continuent leurs actions et manifestent à Bruxelles le 18 juin. Mais pourquoi cette colère ? Quelques éléments de réponse.

La Belgique doit revoir son engagement en Afghanistan

Après la visite du ministre de la Défense Pieter De Crem à Washington, les organisations pacifistes et tiers-mondistes belges demandent à la Belgique de revoir son engagement en Afghanistan.

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une traduction de Jean-Marie Flémal avec tous mes remerciements ...

-------- Message original --------
Sujet: Dégâts collatéraux
Date: Wed, 18 Jun 2008 14:01:00 +0200
De: Jean-Marie Flémal mailto:jm.flemal@brutele.be
Pour :: mailto:roger.romain@skynet.be

OOOOO

La guerre en Irak ? Une succession de meurtres, ni plus ni moins


par Chris Hedges, Tomdispatch.com

Posté le 6 juin 2008, publié le 11 juin 2008 sur :

http://www.alternet.org/story/87235/

Cet article a été adapté de l’introduction d’un ouvrage publié tout récemment, Collateral Damage: America's War Against Iraqi Civilians (Dégâts collatéraux : la guerre des États-Unis contre les civils irakiens) <http://www.powells.com/biblio/18-9781568583730-0> par Chris Hedges et Laïla al-Arian (Nation Books, 2008).

Quand une armée combat des forces d’insurrection, comme c’est le cas en Irak, à Gaza ou au Vietnam, elle est confrontée à des « situations propices à commettre des atrocités ». Le fait d’être entouré d’une population hostile transforme des actes simples – par exemple, se rendre dans un magasin pour y acheter une canette de Coke – en actes dangereux. La crainte et le stress poussent les militaires à voir des ennemis dans toutes les personnes qui évoluent autour d’eux. L’hostilité pèse encore plus lorsque cet ennemi, comme en Irak, est indécelable, furtif et pratiquement insaisissable. La rage impuissante éprouvée par les soldats après l’explosion d’une bombe au bord d’une route et la mort ou la mutilation de certains de leurs camarades, est du genre à se tourner aisément et très vite contre les civils innocents dont on suppose qu’ils aident et soutiennent les rebelles.

Aux yeux des troupes assaillies de toutes parts, civils et combattants ne sont qu’une seule et même entité. Ces civils, qui ont rarement des échanges avec les soldats ou les marines, n’ont souvent pas de nom ni de visage, mais se muent aisément en abstractions de haine, aux yeux de la plupart des militaires des troupes d’occupation. Ils sont méprisés comme des êtres moins qu’humains. Il s’agit d’un pas psychologique bref. Mais, moralement, il s’agit d’un bond massif. C’est la distance entre le fait de tuer, de détruire quelqu’un qui a la capacité de vous faire du mal – et celui de commettre un meurtre – s’en prendre à quelqu’un qui ne peut vous faire du mal, avec l’intention de le tuer.

La guerre en Irak est devenue avant tout une affaire de meurtre. Il y a peu de destructions d’individus. La sauvagerie et la brutalité de l’occupation déchirent les militaires qui ont été déployés en Irak. Comme les informations viennent de nous l’apprendre, 115 soldats américains se sont suicidés, en 2007. Soit une augmentation de 13 % par rapport à 2006. Et les suicides, comme ce fut le cas dans les années de guerre au Vietnam, ne feront qu’augmenter lorsque les vétérans, rongés par les angoisses, rentreront dans leurs foyers, se débarrasseront des couches d’ouate auto-protectrice qui les empêchaient de ressentir quoi que ce fût et affronteront l’horrible réalité de ce qu’en Irak, ils ont fait à des innocents.

Les marines et les soldats américains se sont socialisés, à l’égard des atrocités. Ce n’est pas en ces termes que le projet de destruction est décrit à un public lointain. Les hommes politiques parlent toujours en termes abstraits de gloire, d’honneur, d’héroïsme, de nécessité d’un monde meilleur ; et, dans un style plus relevé, de renouveau politique et spirituel. Ceux qui tuent des nombres importants de personnes prétendent toujours qu’il s’agit d’une vertu. La campagne visant à débarrasser le monde du terrorisme a été articulée dans les confins de cette rhétorique comme si, une fois tous les terroristes anéantis, le mal lui-même allait disparaître.

La réalité derrière le mythe, toutefois, est très différente. La réalité et l’idéal se télescopent de façon tragique lorsque les soldats et les marines réintègrent leurs foyers. Ces vétérans des combats sont souvent aliénés vis-à-vis du monde qui les entoure, d’un monde qui croit toujours au mythe de la guerre et des vertus de la nation. Ils sont confrontés à la grave crise existentielle de tous ceux qui passent par les combats et comprennent que nous ne détenons pas le monopole de la vertu, qu’en guerre, nous devenons aussi barbares et sauvages que les ennemis qui nous font face.

La foi subit ici une crise profonde qui fracasse les mythes, tant nationaux que religieux, dont avaient été nourris ces jeunes hommes et ces jeunes femmes avant de s’en aller pour l’Irak. Bref, ils découvrent le mensonge qu’on leur a raconté. Leur relation avec la nation ne sera plus jamais pareille. Ces vétérans nous donnent une narration véridique de la guerre, une narration qui dénonce la vaste entreprise de boucherie industrielle qui s’est déchaînée en Irak. Ils dénoncent un mensonge.


La guerre en tant que trahison

« Cette unité est affectée au point de contrôle de la circulation, ici, et le gamin de 18 ans que voici est juché au sommet d’un Humvee blindé, avec une mitrailleuse .50 », rappelait le sergent Geoffrey Millard, qui a servi à Tikrit avec la 42e Division d’Infanterie. « Quand cette voiture fonce sur lui à bonne allure, le gamin décide en une fraction de seconde qu’il s’agit d’un porteur de bombe suicide, il appuie sur la détente papillon et envoie 200 projectiles dans la voiture en moins d’une seconde. Cela a tué une mère, un père et deux enfants : un garçonnet de quatre ans et une fillette de trois. »

« Et ils l’ont rapporté au général », ajouta Millard, « et avec des détails atroces. Ils avaient des photos, je veux dire. Ils lui ont envoyé le tout. Et voilà ce colonel qui se retourne sur tout l’état-major de la division et qui dit : ‘Si ces enfoirés d’hadjis apprenaient à conduire, de telles merdes ne se produiraient pas.’ »

Millard et des dizaines de milliers d’autres vétérans souffrent non seulement de réactions retardées au stress mais également de cette même crise de la foi. Le Dieu qu’ils ont connu ou pensé connaître leur a fait faux bond. L’église ou la synagogue ou la mosquée, qui promettaient la rédemption si on servait Dieu et son pays, ne les ont pas préparés à l’horrible trahison de cette religion civique, à cette capacité que nous avons tous pour les atrocités humaines, aux histoires d’héroïsme destinées à masquer la réalité de la guerre.

La guerre est toujours une affaire de trahison : trahison des jeunes par les anciens, des idéalistes par les cyniques et des militaires par les hommes politiques. Cette amère connaissance de la trahison s’est infiltrée dans les rangs des vétérans américains de la guerre en Irak. Elle a lâché un nouveau déferlement de vétérans désillusionnés tel qu’on n’en avait plus vu depuis la guerre du Vietnam. Elle nous a donné une nouvelle fois la possibilité de découvrir progressivement le masque mortuaire de la guerre et de comprendre notre complicité dans le mal.

« Puis, vous savez, cette sorte de sentiment que j’ai, ce ‘qu’est-ce que nous foutons ici, bordel ?’, que j’ai ressenti de cette façon en Irak », lâcha le sergent Ben Flanders, en calculant qu’il avait dirigé des centaines de convois militaires en Irak. « C’est le genre d’insanité de la chose et le fait qu’elle la réduit. Hé bien, je crois que c’est ce que la guerre fait, de toute façon, mais j’ai ressenti qu’il y avait cette énorme diminution de ma compassion à l’égard des gens. La seule chose qui comptait encore, en fin de compte, c’était moi-même et les gars avec qui j’étais. Et que n’importe qui d’autre aille au diable, que vous soyez irakien… Je suis navré, je suis navré que vous viviez ici, je suis navré que ce soit une situation terrible et je suis navré que vous ayez affaire avec, vous savez, tous ces véhicules militaires qui sillonnent les environs, et qui tirent, et ces rebelles et tout ce bazar… »

Cet univers irakien à la Hobbes, tel que Flanders le décrit, est un monde où l’éthique se résume à tuer ou être tué. Toute nuance et distinction avait disparu, pour lui. Il avait l’impression, à l’instar de la plupart de ses compagnons, d’être dans un monde binaire : eux et nous, les bons et les mauvais, ceux qui sont dignes de vivre et ceux qui ne le sont pas. L’immense majorité des civils irakiens, pris au milieu du fracas déclenché entre les milices, les escadrons de la mort, les gangs criminels, les combattants étrangers, les bandes de kidnappeurs, les terroristes et les troupes d’occupation lourdement armées, n’étaient juste qu’un obstacle de plus qui, s’il encombrait d’aventure la voie, devait être éradiqué. Ces Irakiens n’étaient plus humains. Ils n’étaient plus que des abstractions à forme humaine.

« Le premier briefing, vous le recevez en descendant de l’avion, au Koweït, et quand vous quittez l’avion, c’est en tenant un sac de marin à chaque main », rappelait Millard, « vous avez votre flingue en bandoulière et un autre sac sanglé sur le dos. Vous étouffez de chaleur. Vous êtes crevé. Vous avez en plus le décalage horaire dans les pattes. Votre esprit est bêtement envahi de sentiments à la con. Et, par-dessus le marché, vous avez la trouille, parce que, vous savez, vous êtes au Koweït, vous n’êtes plus aux États-Unis… Et ainsi, la crainte s’installe. Après ça, ils vous font asseoir dans cette petite salle de briefing et vous subissez ce briefing sur la façon dont, sachez-le bien, vous ne pouvez faire confiance à aucun de ces hadjis de merde, parce que tous ces hadjis de merde vont vous tuer. Et le mot ‘hadji’ est toujours utilisé comme un terme de mépris et, généralement, suivi des mots ‘de merde’. »

La façon dont la presse couvre la guerre en Irak montre rarement la pathologie tordue de cette guerre. Nous voyons la guerre selon la perspective des militaires ou selon celle, tout aussi déformée, des journalistes étrangers, calfeutrés dans les hôtels, entourés de chauffeurs, d’interprètes et d’escortes sécuritaires ou militaires officielles. Il y a des moments où le visage de la guerre peut éventuellement se montrer à ces voyeurs et à ces tueurs professionnels depuis le siège arrière d’une voiture, par exemple, où une fillette est en train de mourir, avec le cerveau qui lui dégouline de la tête. Mais, la plupart du temps, ce véritable visage demeure caché. Et il faut bien dire que tout ce que nous savons de la guerre en Irak manque de la portée et de la profondeur qui surgiront bien un jour, mais peut-être pas avant des années, lorsqu’un garçonnet irakien atteindra l’âge adulte et nous déballera la triste et tragique histoire de l’invasion et de l’occupation sanglante de son pays.

À mesure que la guerre se mue en déception – puisqu’elle ne correspond plus en rien au récit mythique qui fait de nous des libérateurs et des vainqueurs –, elle disparaît progressivement de notre vue. Les shows des informations par câble qui ont emballé la guerre pour mieux nous la vendre, ont cessé de la couvrir, de faire commerce de l’horrible carnage des explosions de bombes à Bagdad au profit des sagas des feuilletons à la guimauve de Roger Clemens, Miley Cyrus ou à la Britney Spears et son éternelle fusion. La couverture mensuelle moyenne de la guerre en Irak dans les infos d’ABC, de NBC et de CBS mises ensemble a été réduite de moitié, passant de 388 minutes en 2003 à 274 en 2004 et à 166 en 2005. Et les journaux, y compris ceux comme le Boston Globe, ont fermé leurs bureaux à Bagdad. Privés d’une narration claire et épique, contrôlés et contingentés par les préoccupations sécuritaires, ils ont fini par s’en aller.

La plupart des journalistes savent…


… que l’invasion et l’occupation ont été une catastrophe. Ils savent que les Irakiens ne veulent pas de nous. Ils savent, à propos des renseignements truqués, administrés à la grosse louche à une presse servile par le Bureau des plans spécieux et par le Groupe de la Maison-Blanche concernant l’Irak, dirigé par Lewis Libby. Ils savent, à propos de Curveball (1), des documents falsifiés en provenance du Niger, des gens de la CIA mis hors circuit et des dossiers bidon des renseignements britanniques, tirés en fait d’anciens articles de magazines. Ils savent que les armes de destruction massive avaient été détruites bien avant que nous ne fussions sur place. Ils savent que nos militaires, de même que notre Garde nationale et nos unités de réserve, se couvrent de honte et se font décimer. Ils savent que cette guerre n’a rien à voir avec le don de la démocratie à l’Irak, que tous les clichés concernant la volonté de rester dans la course et de parachever la mission sont utilisés pour assurer au président et à ses alliés que, tant qu’ils seront au pouvoir, ils n’auront pas à payer un tribut politique pour leurs gaffes et leur démence.

La presse sait tout cela et, si les journalistes avaient pris la peine de regarder, ils auraient pu le savoir depuis belle lurette. Mais la presse ou, du moins, la plupart des gens de la presse, a perdu la passion, le sens de l’offuscation et celui de sa mission, lesquels, jadis, poussaient les journalistes à défier le pouvoir et à dire la vérité.

Les légions des hommes perdus et des damnés

La guerre, c’est la pornographie de la violence. Elle a une beauté sombre, tout imprégnée de monstruosité et de grotesque. La Bible dit d’elle qu’elle est « le plaisir de l’œil » et elle met les croyants en garde contre elle. La guerre nous permet de nous engager dans des désirs et des passions que nous gardons tapis au plus profond de nous-mêmes et de nos vies imaginaires. Elle nous permet de détruire non seulement des choses et des idées, mais également des êtres humains.

En ce moment de destruction tous azimuts, nous brandissons le pouvoir du divin, le pouvoir de révoquer le droit d’autrui à la vie sur cette terre. La frénésie de cette destruction – et quand la discipline unitaire est rompue, ou quand il n’y a plus de discipline unitaire comme point de départ, « frénésie » est le mot qui convient – voit des bandes armées rendues démentes par l’élixir vénéneux que fournit notre pouvoir de provoquer l’anéantissement d’autrui. Toutes choses, y compris les êtres humains, deviennent des objets – des objets qu’il convient soit de gratifier, soit de détruire, voire les deux. Personne, pour ainsi dire, n’est à l’abri. La contagion de la foule veille à ce qu’il en soit ainsi.

Des êtres humains se font mitrailler et bombarder depuis le ciel, les lance-grenades automatiques truffent les masures et les quartiers populaires d’engins explosifs à haute puissance et les convois se font la course à travers l’Irak tels les trains de marchandises de la mort. Ces militaires et ces marines ont au bout de leurs doigts la capacité troublante de commander des frappes aériennes et une puissance de feu à même d’anéantir des paysages et des villages entiers en les transformant en enfers dantesques. Ils peuvent en un instant accorder ou reprendre la vie humaine et c’est un pouvoir qui finit par les rendre malades et déments. L’univers moral est mis sens dessus dessous. Tous les êtres humains sont utilisés comme des objets. Et personne ne quitte les lieux sans avoir été contaminé.

La guerre nous plonge dans un tourbillon de douleur et d’extase flottante. Elle nous plonge dans un monde où la légalité n’a que peu d’importance, où la vie humaine est bon marché et où la satisfaction de l’instant présent se mue en désir primordial qu’il fait assouvir avant tout, même au détriment de la dignité de la vie d’autrui.

« Un tas de types ont réellement soutenu à fond ce concept, vous savez, qui dit que s’ils ne parlent pas l’anglais et qu’ils ont une peau plus sombre, ils ne sont pas aussi humains que nous, de sorte que nous pouvons faire ce que nous voulons », disait le soldat spécialiste Josh Middleton, qui servait dans la 82e Aéroportée en Irak. « Et, vous savez, des gosses de vingt ans se font gueuler dessus par derrière et par devant à Fort Bragg, et nous devons ramasser des mégots de cigarettes et nous faire engueuler tous les jours parce que notre arme n’est pas nickel. Mais, là-bas, c’est comme la vie et la mort. Et des Irakiens de quarante ans nous regardent avec crainte et nous pouvons – vous voyez ce que je veux dire ? –, nous avons ce pouvoir que vous ne pouvez avoir vous-même. C’est vraiment libérateur. La vie est juste rabaissée à son niveau primaire, vous savez, celui où vous vous inquiétez de l’endroit d’où va s’amener la prochaine bouffe, le prochain endroit où vous allez pieuter ou la prochaine patrouille et, surtout, où vous vous inquiétez de rester en vie.

« C’est comme, enfin, vous avez l’impression, je ne sais pas, c’est comme si vous étiez un homme des cavernes », ajouta-t-il. « Vous voyez ce que je veux dire ? C’est juste comme, vous savez, je veux dire, c’est comme ça que la vie est censée être. La vie et la mort, essentiellement. Pas de TV. Rien de toute cette merde. »

Il faut peu de chose, en tant de guerre, pour transformer des hommes ordinaires en tueurs. La plupart s’abandonnent volontiers à la séduction du pouvoir illimité de destruction. Tout sentent la pression de leurs pairs qui les incite à agir selon la conformité. Peu, une fois au combat, trouvent la force de résister. Le courage physique est commun, sur un champ de bataille. Le courage moral, dont les vétérans ont fait preuve en nous disant la vérité sur cette guerre, ne l’est pas.

Les machines militaires et les bureaucraties d’État, qui cherchent à nous faire obéir, cherchent aussi à imposer le silence à ceux qui s’en reviennent de la guerre et qui s’en prennent verbalement à sa réalité. Elles poussent de côté ces témoins pour les soustraire à un public avide d’histoires de guerre faisant coïncider le récit narratif de gloire et d’héroïsme et l’essence de la guerre, c’est-à-dire la mort. La guerre, nous expliquent ces vétérans, révèle la capacité au mal qui se tient juste sous la surface, à l’intérieur de chacun d’entre nous. Telle est la vérité à laquelle ces vétérans ont dû être confrontés et, souvent, avec une grande douleur.

L’historien Christopher Browning a fait la chronique de la facilité avec laquelle on peut tuer dans Ordinary Men (De simples hommes), une étude qu’il a rédigée sur le 101e Bataillon des réservistes de la police, en Pologne, durant la Seconde Guerre mondiale. Le matin du 12 juillet 1942, la bataillon, constitué de recrues d’âge moyen, fut obligé d’exécuter mille huit cents Juifs dans le village de Jzefw, au cours d’une action qui devait durer toute une journée. Les hommes de l’unité durent rassembler les Juifs, les faire marcher en direction de la forêt et leur ordonner de se coucher l’un après l’autre en ligne. Les victimes, parmi lesquelles des femmes, des bébés, de enfants et des personnes âgées, furent abattues à bout portant.

Les membres du bataillon se virent proposer le choix de refuser, choix que firent une douzaine d’hommes à peine, bien que quelques autres eussent demandé à être relevés, une fois que la fusillade eut commencé. Ceux qui ne voulurent pas continuer, dit Browning, furent dégoûtés plutôt que torturés par leur conscience. Quand les hommes retournèrent à leurs cantonnements, ils étaient « déprimés, en colère, aigris et choqués ». Ils burent beaucoup. On leur dit de ne pas parler de l’événement « mais il ne fut nullement nécessaire de les encourager en ce sens ».

Chaque génération répond à la guerre en se targuant de son innocence. Chaque génération découvre ses propres désillusions, souvent moyennant un prix individuel terrible. Et la guerre en Irak a commencé à produire des légions d’hommes perdus et de damnés, dont un grand nombre combattent le traumatisme émotionnel et physique issu du fait de tuer et d’être exposé soi-même à la violence.

Punir la population locale


Le sergent Camilo Meja qui, finalement, demanda à devenir objecteur de conscience alors qu’il était toujours en service actif, dit que la facette hideuse du racisme et du chauvinisme américains apparut dès l’instant où son unité arriva au Moyen-Orient. Ses collègues soldats ridiculisèrent automatiquement les toilettes à la turque parce qu’ils allaient devoir « chier comme les chiens ». Les soldats qui l’accompagnaient traitaient les Iraquiens, dont ils ne parlaient pas la langue et dont la culture leur était étrangère, à peine mieux que des animaux.

Le mot « hadji » devint bien vite une insulte pour désigner les Irakiens, de la même manière que « chinetoques » était utilisé pour rabaisser les Vietnamiens et « raghead » (litt. « tête à chiffon », « enturbanné ») pour faire de même avec les Afghans. Bientôt, les compagnons de Meja se mirent à se moquer de la « bouffe hadji », des « bicoques hadji » et de la « musique hadji ». Des prisonniers désorientés, qu’on avait rassemblés au cours de razzias inutiles et sans discrimination, étaient dévêtus et laissés debout, terrifiés, des heures durant, sous un soleil torride. Ils étaient soumis à un flot permanent de brimades verbales et physiques. « J’ai vécu une confusion horrible », se souvient Meja, « je ne sais plus si j’étais davantage effrayé par les détenus ou par ce qui allait se produire si je faisais quoi que ce fût pour leur venir en aide. »

Ces scènes de mauvais traitements, qui débutèrent immédiatement après l’invasion américaine, n’étaient guère plus que des actes collectifs de sadisme. Meja assista, sans oser intervenir mais en étant de plus en plus écoeuré, aux traitements infligés aux civils irakiens. Il vit comment l’abus de pouvoir brutal et incontrôlé déboucha d’abord sur l’aliénation parmi les Irakiens et donna ensuite naissance à une haine primaire à l’égard des forces d’occupation. Quand des unités de l’armée faisaient des razzias dans des maisons, les soldats faisaient irruption au beau milieu des familles effrayées, les forçaient à la pointe du fusil de se tapir dans les coins et faisaient eux-mêmes main basse sur la nourriture et divers objets qu’ils trouvaient à l’intérieur.

« Après avoir arrêté des conducteurs », rappelait-il, « nous choisissions les véhicules qui nous plaisaient, nous refaisions le plein à l’aide de jerrycans confisqués et nous menions des patrouilles incognito à bord des voitures que nous avions rackettées.

« Mais, à ce jour, je ne puis trouver une seule réponse satisfaisante au fait que je restais sans rien faire durant les mauvais traitements infligés à ces prisonniers, en dehors, évidemment, de ma propre lâcheté », fit-il également remarquer.

Les familles irakiennes se faisaient très régulièrement tirer dessus parce qu’elles s’approchaient de trop près des postes de contrôle. Il y eut un incident au cours duquel un père sans armes et conduisant une voiture fut décapité à côté de son petit garçon par une mitrailleuse .50. Les soldats tiraient pour trouer les jerrycans d’essence en vente le long de la route, puis balançaient des grenades incendiaires dans les mares pour y mettre le feu. « C’est marrant de foutre tout cette merde en l’air », déclara un soldat. Quelqu’un ouvrit le feu sur des petits gosses qui lançaient des cailloux. Et quand des EEI (engins explosifs improvisés) sautaient, les troupes y allaient de fusillades sauvages dans les quartiers très peuplés, laissant derrière elles d’innocentes victimes que le langage brutal de la guerre muait en « dégâts collatéraux ».

« Nous roulions du mauvais côté de la route afin de réduire le risque d’être frappé par un EEI », racontait Meja à propos des bombes routières mortelles. « Cela obligeait les véhicules venant d’en face à se déplacer de l’autre côté de la route et cela ralentissait considérablement l’écoulement du trafic. Afin d’éviter de rester coincé au milieu des embouteillages, où quelqu’un aurait pu faire rouler une grande sous nos camions, nous roulions tout simplement sur les trottoirs, renversant les poubelles et tamponnant même des véhicules civils afin de les écarter de notre chemin. Ces tactiques faisaient hurler de rire des tas de soldats. »

À un certain endroit, l’unité avait été entourée par une foule en colère qui protestait contre l’occupation. Meja et son escouade ouvrirent le feu sur un Irakien qui tenait une grenade, criblant le corps de l’homme de balles. Meja vérifia son chargeur par la suite et découvrit qu’il avait tiré onze balles sur le jeune homme. Les unités, dit-il, ouvraient le feu comme si de rien n’était dans les quartiers peuplés, avec de lourdes mitrailleuses M-240 Bravo, ou des lanceurs AT-4, ou encore des mitrailleuses Mark 19s, qui tiraient des chapelets de grenades.

« La frustration résultant de notre incapacité à riposter contre ceux qui nous attaquaient », ajouta Meja, « débouchait sur des tactiques qui semblaient destinées tout simplement à punir la population locale qui les soutenaient. »

L’algèbre de l’occupation

C’est l’anonymat de l’ennemi qui alimente l’escalade de la fureur. Des camarades sont mutilés ou tués et il n’y a personne contre qui riposter, hormis les infortunés civils qui vivent dans le voisinage de l’endroit où l’explosion ou l’embuscade a eu lieu. Soldats et marines peuvent effectuer deux ou trois périples en Irak et, en fait, ne jamais voir l’ennemi, bien que leurs unités soient la cible d’attaques et subissent de nombreuses pertes. Ces troupes, qui sont entrées à Bagdad en triomphe au moment de l’occupation de l’Irak, n’ont pas tardé à voir leur victoire décisive sur l’armée de Saddam Hussein se muer en une guerre d’usure confuse.

La puissance de feu supérieure et la victoire éclatante ont été annulées par ce que Thomas E. Lawrence appela jadis l’« algèbre de l’occupation ». Dans un texte traitant de l’occupation de l’Irak, après l’effondrement de l’Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale, et plus précisément des leçons que les vétérans devaient apprendre d’eux-mêmes, Lawrence, mettait en lumière ce qui a toujours perdu les puissances étrangères conventionnelles.

« La rébellion doit avoir une base imprenable : elle doit avoir un ennemi étranger sophistiqué, sous la forme d’une armée d’occupation disciplinée, trop peu nombreuse pour dominer efficacement le territoire tout entier à partir de postes fortifiés », écrivait Lawrence. « Elle doit avoir une population amicale, pas amicale de façon active, mais animée de sympathie au point de ne pas trahir les mouvements rebelles au profit de l’ennemi. Les rébellions peuvent être constituées de 2 pour cent d’actifs dans leur force de frappe et de 98 pour cent de sympathie passive. Une mobilité garantie, des délais de sécurité et la victoire de la doctrine incomberont aux insurgés car, en fin de compte, les facteurs algébriques seront décisifs. »

L’échec en Irak est le même que celui qui a tourmenté les Français en Algérie, les États-Unis au Vietnam et les Britanniques qui, durant huit cents ans, ont molesté, emprisonné, déporté, abattu et pendu des centaines de milliers de patriotes irlandais. L’occupation, dans chaque cas, a transformé les occupants en véritables bêtes et a nourri l’insurrection. Elle a créé des schémas selon lesquels des innocents, comme en Irak, ont été terrorisés et tués. La campagne contre un ennemi généralement invisible, ont affirmé bien des vétérans, a donné naissance à une culture de la terreur et de la haine parmi les militaires américains au point qu’un grand nombre d’entre eux, en perdant du terrain, ont déclaré dans les faits la guerre à tous les Irakiens.

Meja a déclaré, à propos des Irakiens tués aux points de contrôle : « Ce genre de pertes parmi les civils a cessé depuis longtemps de susciter beaucoup d’intérêt, voire de commentaires. »

Meja vit également des soldats de son unité s’en prendre à des corps d’Irakiens tués. Il raconta comment, au cours d’un incident, des soldats se moquèrent d’un cadavre irakien tombé de l’arrière d’un camion. « Prends une photo avec moi et ce nique-sa-mère », dit en passant son bras autour du corps l’un des soldats qui avait fait partie de l’escouade de Meja dans le Troisième Peloton.

Le linceul tomba du corps, montrant un jeune homme qui ne portait que ses pantalons. Il avait un impact de balle dans la poitrine.

« Diable, ils t’ont vraiment baisé, non ? » rigola le soldat.

La scène, nota Meja, eut lieu en présence des frères et des cousins du mort.

Les officiers supérieurs, protégés par des enceintes lourdement fortifiées, ont rarement vécu des combats. Ils ont envoyé leurs troupes accomplir des missions futiles dans leur désir de se voir décerner des CIB (Combat Infantry Badges – insignes de l’infanterie au combat. Cette reconnaissance, nota Meja, « était essentielle pour la progression future de leur carrière d’officier ».

Cette façon de faire signifiait que « très peu d’officiers de haut rang, en réalité, sortaient pour participer à des actions » et que « les officiers subalternes étaient effrayés de les contredire quand ils étaient dans leur tort ». Quand les insignes – portant l’emblème d’un mousquet au chien relevé et reposant sur une couronne de feuilles de chêne – étaient finalement décernés, les commandants les apportaient chez des tailleurs irakiens afin de les faire coudre sur les poches de poitrine gauches de leurs uniformes de combat dans le désert.

« C’était une des rares occasions où nos officiers supérieurs marchaient devant depuis le front », note Meja avec amertume. « Ils étaient parmi les premiers à se précipiter chez les tailleurs afin de se faire coudre leurs petits bouts de gloire près du cœur. »

La guerre est fertile en actes de violence et d’atrocités gratuits, insensés et répétés. User de violence sur des personnes impuissantes et sans défense se mue en une sorte de perversion sportive, chez les militaires.

« Je veux dire que si quelqu’un possède un ventilateur, c’est qu’il s’agit d’une famille en cols blancs », déclara le soldat spécialiste Philip Chrystal, qui avait effectué des razzias dans des maisons irakiennes à Kirkuk. « Ainsi, nous avons commencé ce jour-là, précisément. Et ça commence par les véhicules ‘op-psy’ [utilisés dans les opérations psychologiques] que vous voyez là, vous savez, avec les haut-parleurs gueulant un message en arabe ou en farsi ou en kurde ou en n’importe quel langage et disant en gros, déposez vos armes, si vous en avez, près de la porte d’entrée de votre maison. S’il vous plaît, sortez, blablabla, blablabla. Et nous avions des Apache survolant l’endroit pour assurer la sécurité, s’il le fallait, et c’est également une bonne démonstration de force. Et nous courrions à gauche et à droite et, à ce moment, nous avions déjà fait quelques maisons, et j’étais avec mon chef de peloton et peut-être un ou deux autres gars, mais je ne m’en souviens pas vraiment.

« Et nous nous sommes approchés d’une maison de cette zone agricole ; elles sont construites comme ça, avec de petites cours intérieures », dit-il. « Ainsi, ils ont comme qui dirait la maison principale, l’aire commune. Ils ont comme une cuisine et ils ont comme une partie du genre remise pour leurs réserves. Et nous nous approchions et ils avaient un chien domestique. Et il aboyait férocement, parce qu’il faisait son boulot. Et mon chef d’escouade, sorti tout juste de nulle part, il tire comme ça sur le chien. Et il ne l’a pas – l’enculeur de sa mère –, enfin, il a tiré dessus, et la balle est entrée dans la mâchoire et elle est ressortie de l’autre côté.

« Et ainsi, je vois ce chien – et j’aime énormément les animaux. J’aime les animaux – et ce chien a de ces yeux ! Et il court dans tous les sens en répandant du sang partout. Et la famille est assise là, avec trois petits gosses et la mère et le père horrifiés. Et je ne sais pas quoi dire. Et ainsi, je lui crie dessus. Je suis comme… ‘Mais qu’est-ce que tu m’ fous, bordel ?’ Et le chien hurle de douleur. Il hurle et n’a plus de mâchoire. Et je regarde la famille, et ils sont tous effrayés. Et, ainsi, je leur dis, j’étais comme… ‘Bordel, achève-le !’… vous savez. ‘Au moins, tue-le, parce que ça ne peut pas se refaire. Il souffre.’ Et, en fait, j’attrape les larmes aux yeux, là, maintenant, juste au moment où je vous dis ça, mais – et j’avais des larmes à ce moment-là aussi – et je regarde les gosses et ils ont l’air d’être si effrayés. Et, ainsi, je ramène l’interprète avec moi et je sors mon portefeuille et je leur ai donné vingt dollars, parce que c’était tout ce que j’avais. Et, vous savez, je le leur ai fait dire que j’étais tellement désolé que ce trou du cul ait fait ça. Que c’était vraiment minable.

« A-t-on jamais rentré un rapport à ce propos ? » demanda-t-il. « A-t-on jamais fait quelque chose ?A-t-on sorti la moindre punition ? Non, absolument pas. »


Les saints de plâtre de la guerre


Les vaincus connaissent la guerre. Ils lisent au travers du chauvinisme creux de ceux qui recourent aux mots abstraits tels « gloire », « honneur » et « patriotisme » pour masquer les cris des blessés, les tueries brutales, les bas profits de la guerre et le chagrin qui pèse sur les poitrines. Ils connaissent les mensonges que les vainqueurs, bien souvent, ne veulent pas admettre, les mensonges que recouvrent les monuments de guerre érigés par l’État et les récits mythiques engendrés par la guerre, pleins d’histoires de courage et de camaraderie. Ils connaissent les mensonges qui suintent des épais mémoires d’hommes d’État enflés de leur propre importance et qui font les guerres sans savoir ce qu’elles sont ou représentent.

Les vaincus connaissent l’essence de la guerre : la mort. Ils saisissent très bien que la guerre est synonyme de nécrophilie. Ils comprennent que la guerre est un état de péché presque absolu, avec ses objectifs de haine et de destruction. Ils savent comment la guerre favorise l’aliénation, conduit inévitablement au nihilisme et à quel point elle constitue une façon de se détourner de la sainteté et de la préservation de la vie. Tout ce que l’on raconte d’autre sur la guerre devient trop facilement la proie de l’attrait et de la séduction de la violence et celle de l’attirance pour le pouvoir divin qui distribue des permis de tuer en toute impunité.

Mais les mots des vaincus viennent plus tard, parfois longtemps après la guerre, lorsque des hommes et des femmes adultes déballent les souffrances qu’ils ont endurées lorsqu’ils étaient enfants : ce que ce fut de voir leur mère ou leur père tué ou emmené, ou de perdre leur foyer, leur communauté, leur sécurité et d’être laissé de côté tel un déchet humain. Mais, à ce moment-là, très peu les écoutent. La vérité à propos de la guerre ressort toujours mais, généralement, trop tard. Les faiseurs de guerre nous assurent que ces histoires n’ont rien à voir avec la glorieuse et violente entreprise que la nation s’apprête à inaugurer. Et, nous abreuvant du mythe de la guerre et du sentiment de pouvoir qu’elle confère, nous préférons ne pas regarder.

Nous avons été piégés dans une néfaste guerre d’usure, en Irak. Nous nous sommes fourvoyés dans un pays dont nous ne savons guère de chose et qui est la proie d’amères rivalités entre des groupes ethniques et religieux ennemis. L’Irak a été un véritable merdier pour les Britanniques, en 1917, quand ils l’ont occupé. Et ça va en être un autre pour nous aussi. Nous nous sommes embarqués dans une occupation qui va abîmer notre âme tout autant que notre prestige, notre sécurité et notre pouvoir. Nous sommes devenus des tyrans pour d’autres personnes plus faibles que nous. Et nous croyons, à tort, que notre capacité à mener la guerre nous donne le droit de le faire.

Nous façonnons nos héros dans l’argile. Nous encensons leurs actes de bravoure et leur donnons des uniformes avec des rubans de couleur sur leurs poitrines pour les actes de violence qu’ils ont commis ou endurés. Ils sont les faux dépositaires de notre gloire et de notre honneur, ou de notre puissance, ou de la satisfaction que nous pouvons avoir de nous-mêmes, ou de notre patriotisme, ou de notre adoration onaniste, ou de tout ce que nous sommes disposés à croire de nous-mêmes. Ils sont nos saints de plâtre de la guerre, les icônes que nous encourageons à nous défendre afin de nous apporter la grandeur, à nous et à notre nation. Ils sont les supports de notre religion civique, de notre amour du pouvoir et de la force, de notre foi en notre droit, en tant que nation élue, d’exercer cette force sur les faibles et de les dominer. Telle est l’idolâtrie de notre nation vis-à-vis d’elle-même. Et cette idolâtrie a corrompu les institutions religieuses, non seulement chez nous, mais dans la plupart des nations, au point qu’il nous est devenu impossible de séparer la volonté de Dieu de celle de l’État.

Les prophètes ne sont pas ceux qui parlent de piété et de devoir depuis leur chaire – il n’est guère de gens de chaire qui vaillent la peine qu’on les écoute – mais ce sont les épaves meurtries, hommes et femmes, qui reviennent de l’Irak et qui prononcent les discours hésitants que nous ne voulons pas entendre, ces mots que nous devrions pourtant écouter afin d’apprendre à nous mieux connaître. Ils nous disent que la guerre est un immense vide sans âme. Ils ont vu et ressenti à quel point la guerre pouvait nous plonger dans la perversion et le traumatisme, dans une orgie débordante de mort. Et ce sont leurs témoignages qui ont le pouvoir rédempteur de nos sauver de nous-mêmes.

Note

(1) Curveball : pseudonyme attribué par la CIA à Rafid Ahmed Alwan, un citoyen irakien qui avait fui l’Irak en 1999, prétendant qu’il avait travaillé en qualité d’ingénieur chimiste dans une usine qui fabriquant des laboratoires mobiles d’armes biologiques dans le cadre du programme irakien d’armes de destruction massive. Le rapport définitif de l’Irak Survey Group a démenti formellement ces affirmations en 2004.


Copyright 2008 Chris Hedges


Chris Hedges est l’ancien responsable du bureau du Moyen-Orient du New York Times. C’est un ancien lauréat du prix Pulitzer.


Traduit de l’anglais par Jean-Marie Flémal pour Investig’Action

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"De grâce, qu'on n'augmente plus ma pension !", écrit un lecteur dans Solidaire de ce mercredi 18 juin 2008 ....]

A noter que je suis exactement dans le même cas que ce lecteur de Mouscron, de même que mon ami Rino Bellomo de Gilly: 40% de précompte professionnel retenu cette année sur mon pécule de vacances. Je serai remboursé par les Contributions lorsque sans doute fin 2009, début 2010, ils auront fait mon compte à l' Impôt global annuel (déclaration 2009, revenus 2008). D'ici là, l' État aura vécu en me devant plusieurs milliers de francs, produisant des intérêts, comme sans doute plusieurs dizaines de milliers de retraités dans mon cas.

Nous sommes en "démocratie" capitaliste ...: toujours la même chanson !
RoRo

À l’attention de M. J-M Hanesse, médiateur des pensions

Monsieur, on dit souvent que quelques chiffres valent mieux qu’un long discours. Alors, voici les miens :
Mai 2005: pension 914,13 euros, pécule de vacance 515,18 euros, précompte 00,00. Total 1 429,3 euros.
Mai 2006: pension 932,41, pécule de vacance 525,50, précompte 2,64. Total 1 455,27.
Mai 2007: pension 951,06, pécule de vacance 535,99, précompte 60,48. Total 1 456,5
Mai 2008: pension 1 009,27, pécule de vacance 557,65, précompte 236,34. Total 1 330,5 euros.
Vous remarquerez que :
1) Malgré quatre augmentations de pension, je touche en mai 2008, pratiquement 100 € en moins qu’en mai 2005.
2) On me retire en mai 2008, 205, 86 euros supplémentaires par rapport à mai 2007.
De grâce, qu’on n’augmente plus ma pension !
Merci d’essayer de me comprendre.
Michel Brel, Mouscron.


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mardi, juin 17, 2008

Les députés néo-démocrates canadiens mettent en cause l'administration Bush dans les attentats du 11 septembre]


-------- Message original --------
Sujet: : Les députés néo-démocrates canadiens mettent en cause l'administration Bush dans les attentats du 11 septembre
Date: Sat, 14 Jun 2008 00:06:12 +0200
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**Fw: Les députés néo-démocrates canadiens mettent en cause l'administration Bush dans les attentats du 11 septembre

RESEAU VOLTAIRE
13 juin 2008


Depuis

Vancouver (Canada)

Les députés néo-démocrates canadiens mettent en cause l’'administration Bush dans les attentats du 11 septembre




Le 10 juin 2008, Libby Davies, a donné lecture à la Chambre des communes du Canada d’une pétition de citoyens appelant à l’ouverture d’une enquête canadienne sur les attentats du 11 septembre 2001.

Députée de Vancouver, Madame Davies, premier parlementaire canadien gay à avoir fait son coming out, est connue pour son engagement contre la guerre en Irak. Elle préside le groupe parlementaire des 30 députés du Nouveau parti démocratique (membre de l’Internationale socialiste).

Voici le texte de la pétition :

« Nous, les soussignés, citoyen du Canada, voulons attirer l’attention de la Chambre sur ce qui suit :

Que, des témoignages et des preuves scientifiques démontrent que le rapport de la commission d’enquête officielle sur les évènements du 11 septembre 2001 est un document frauduleux et que ses auteurs, consciemment ou inconsciemment, sont coupables d’occulter les évènements réels du 11 septembre 2001. Les preuves amassées démontrent de façon évidente que les tours 1, 2 et 7 du World Trade Center ont été démolies a l’aide d’engins explosifs et que la théorie officielle supportant la thèse que les trois tours se sont écroulées suite à l’impact des avions et de la chaleur des incendies qui suivirent est de façon irréfutable, fausse.

Nous croyons fermement que des éléments au sein du gouvernement états-unien ont été complices du meurtre de milliers d’innocents le 11 septembre 2001. Cet évènement a conduit le Canada à s’engager dans la prétendue « guerre au terrorisme » et à changer notre politique nationale et internationale pour le pire. Le 11 septembre 2001 va continuer à avoir des conséquences néfastes pour tous si nous refusons d’examiner les faits attentivement et de façon objective.

Par ces motifs, les signataires de la présente pétition demandent au Parlement :

(1) De lancer immédiatement sa propre enquête sur les évènements du 11 septembre 2001 au nom des 24 citoyens canadiens tués le 11 septembre 2001 à New York City.

(2) Agir de façon légale, à la lumière de sa propre enquête, en aidant à poursuivre en justice les vrai coupables devant les juridictions internationales.

Pour la vérité et la responsabilité, »

Rappelons que le Parlement du Venezuela a adopté une motion demandant au président Bush des explications sur les incohérences de sa version des attentats du 11 septembre 2001, et que le Sénat du Japon a refusé d’envoyer de nouvelles troupes nippones en Afghanistan tant que les allégations de l’administration Bush sur la responsabilité de ce pays dans les attentats du 11 septembre ne seraient pas étayées.


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Le Quotidien du Peuple en ligne - Le niveau de vie des paysans et pasteurs tibétains s'est amélioré sans cesse


-------- Message original --------
Sujet: : Le Quotidien du Peuple en ligne - Le niveau de vie des paysans et pasteurs tibétains s'est amélioré sans cesse
Date: Sun, 13 Apr 2008 10:41:08 +0200
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Entendre l'autre son de cloche: indispensable pour être, devenir libre de son opinion et non plus esclaves des médias
Ne jamais juger avant avoir entendu les deux parties: un grand principe, non?
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Le niveau de vie des paysans et pasteurs tibétains s'est amélioré sans cesse

Grâce à la restructuration de l'agriculture et de l'élevage, à la création des hôtels de famille, au travail de la main d'oeuvres dans d'autres villes et au développement du secteur du transport par des camions, des revenus des paysans et des pasteurs tibétains ont augmenté ces dernières années et leur niveau de vie s'est amélioré sans cesse.

Parmi la population de 2,8 millions d'hommes au Tibet, plus de 2,2 millions sont des paysans et pasteurs. Depuis l'exécution en 2006 du projet de l'habitat, le gouvernement a déjà investi 5,3 milliards de yuan du RMB (monnaie chinoise) dans le programme, ce qui a permis à 110 000 familles de paysans et de pasteurs d'habiter dans de nouveaux logements.

Selon le président de la Région autonome du Tibet M. Qiangba Puncog, Dans le processus du développement de l'économie tibétaine, la population a obtenu beaucoup de faveurs. Le gouvernement central a accordé depuis toujours une grande importance au développement du Tibet. En 2006, il a élaboré la « politique préférentielle » en 40 point sur l'accélération du développement du Tibet. L'année dernière, il a défini 180 projets de construction dont les investissements globaux s'élèveront à 77 milliards de yuan, entraînant le développement économique et social du Tibet.

Source: CRI

http://french.people.com.cn/VieSociale/6390775.html
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...un échec total


-------- Message original --------
Sujet: ...un échec total
Date: Tue, 17 Jun 2008 10:20:42 +0200
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----- Original Message -----
Sent: Monday, June 16, 2008 8:41 PM
Subject: FW: ...un échec total

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Crise alimentaire : le sommet de la fao à Rome est 'un échec total'
sourec:par Jean Ziegler - Propos recueillis par Laura Marzouk LEMONDE.FR 06.06.08

Jean Ziegler est l'ancien rapporteur de l'ONU sur le droit à l'alimentation. Il est aujourd'hui membre du comité consultatif du conseil des droits de l'homme des Nations unies et auteur du livre L'Empire de la honte (édition Le Livre de poche).

Le sommet de la FAO, à Rome, sur la crise alimentaire mondiale s'est clôturé, jeudi 5 juin. Que faut-il retenir de ce congrès ?

Jean Ziegler : C'est un échec total, c'est extraordinairement décevant, et très inquiétant pour l'avenir des Nations unies. Le sommet est assez unique dans l'histoire de cette organisation : plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement se sont réunis pour discuter de solutions concrètes à apporter à l'effroyable massacre quotidien de la faim, qui s'aggrave encore avec l'explosion des prix mondiaux des matières premières agricoles depuis cinq ou six mois. Mais le résultat de cette conférence est totalement scandaleux : l'intérêt privé s'est imposé, au lieu de l'intérêt collectif. Les décisions prises à Rome risquent d'aggraver la faim dans le monde, au lieu de la combattre.

Quels engagements des membres de la FAO auriez-vous souhaité ?

Je souhaitais trois décisions. Tout d'abord, l'interdiction totale de brûler de la nourriture pour en faire des biocarburants. Ensuite, retirer de la Bourse la fixation des prix des aliments de base, et instaurer un système où le pays producteur négocie directement avec le pays consommateur pour exclure le gain spéculatif. Troisièmement, que les institutions de Bretton Woods, notamment le Fonds monétaire international, donnent la priorité absolue dans les pays les plus pauvres aux investissements dans l'agriculture vivrière, familiale et de subsistance.

La déclaration finale du sommet, difficilement adoptée jeudi soir, engage les pays membres de la FAO à réduire de moitié le nombre de personnes qui ont faim d'ici à 2015. Est-ce un objectif crédible ?

Non, c'est de l'hypocrisie la plus totale. D'ailleurs, ce but est celui du millénaire. C'est en septembre 2000, au seuil du nouveau millénaire, que Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies à l'époque, avait réuni les pays membres des Nations unies à New York et avait fixé neufs buts du millénaire pour éradiquer la misère, la faim, etc. Le premier, qui a été adopté, était déjà de réduire de moitié les affamés d'ici à 2015. Mais entre 2000 et 2008, la faim n'a pas reculé, elle a massivement augmenté. Selon la FAO, il y avait l'année dernière 854 millions de personnes gravement et en permanence sous-alimentées. Sans compter les 6 millions d'enfants morts de faim. Et il pourrait y avoir 100 millions de personnes de plus à tomber dans la sous-alimentation grave et permanente à partir de maintenant à cause de l'explosion des prix.

Qui sont, selon vous, les responsables de cet 'échec' du sommet de Rome ?

Il y en a trois principaux. D'une part, les Etats-Unis et leurs alliés canadiens et australiens qui ont saboté le sommet en faisant pratiquement la politique de la chaise vide. D'autre part, les grandes sociétés multinationales. Dix sociétes multinationales contrôlent actuellement 80 % du commerce mondial des aliments de base mais elles ne sont pas la Croix-Rouge et ne sont pas en charge de l'intérêt collectif. Troisième responsable, et je le dis avec beaucoup d'inquiétude, c'est le secrétaire général des Nations unies, qui est chargé de faire des propositions. Or, il ne le fait que d'une façon très insuffisante.

Propos recueillis par Laura Marzouk LEMONDE.FR 06.06.08 15h17


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