Charleroi: soigne les "pauvres", malgré ses caisses "vides" (???)...
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Me Uyttendaele : plus de 240 000 € d'honoraires à Charleroi en 2012

  • Source: lavenir
  • Didier Albin
Les honoraires des avocats de la Ville posent question, notamment ceux de Marc Uyttendaele qui, en 2012, ont atteint 241 000€.
Les honoraires des avocats de la Ville posent question, notamment ceux de Marc Uyttendaele qui, en 2012, ont atteint 241 000€.
CHARLEROI - La Ville de Charleroi a payé plus de 630 000 euros de frais d'avocats, dont 40% pour le seul Marc Uyttendaele. Écolo va demander des précisions.<
A Charleroi, la Sambrienne (logement social) n'a pas le monopole des dépenses astronomiques en prestations d'avocats. La ville a fait plus fort qu'une moyenne d'un demi d'euros par an.
En 2012, elle a payé des honoraires pour un total de 639 817 euros (vous lisez bien). Et c'est sans compter les frais exposés par la zone de police qui portent l'ardoise à près de 700 000 euros!
Dans le décompte établi par le bourgmestre Paul Magnette (PS) à la demande du groupe Écolo de l'opposition, un autre «détail» ne manque pas de retenir l'attention: c'est le montant réglé au seul Me Marc Uyttendaele.
Il a perçu 40% de la totalité de la facture, soit très exactement 241 223 euros, dont 21 890 pour les quatre nouveaux dossiers qui lui ont été confiés l'an dernier.
Que représente la différence, soit 220 000 euros? Luc Parmentier compte réinterroger le bourgmestre pour obtenir la ventilation détaillée de cette dépense. Et s'assurer qu'il n'y a pas l'ombre d'une suspicion d'entorse à la loi sur les marchés publics.
C'est en 2008 que l'avocat bruxellois devient le conseil attitré de la ville pour la préparation de ses dossiers disciplinaires, et le suivi des procédures pénales mettant en cause des agents. Quelques mois plus tôt, l'Institut Émile Vandervelde dans le giron du PS a écrit aux villes et grandes institutions publiques pour leur recommander les services de l'expert – une lettre confidentielle qu'une erreur d'envoi permettra de rendre publique. La polémique ne fait que commencer.
Quand en juin 2008 l'ancien bourgmestre Viseur fixe avec son collège le cadre des prestations juridiques de l'avocat, deux éléments font tiquer: le premier, c'est le montant du marché public. La limite supérieure est de 206 000 euros, soit le niveau au-delà duquel un appel d'offres européen s'impose.
Le second, c'est la durée du contrat: quatre années, jusque le 1er février 2012.
Un tel terme est jugé dangereux par des mandataires qui savent à quel point les relations entre une ville et son avocat peuvent se dégrader. C'est au lendemain de l'éviction de Me Jean Bourtembourg, qui défendait Charleroi depuis des années sous la précédente majorité absolue PS.
Loin de mettre un point final au chapitre des dépenses juridiques, le décompte de frais publié dans le bulletin des questions écrites du dernier conseil communal donne du grain à moudre à l'opposition communale. Suite au prochain épisode comme on dit dans les feuilletons.