Washington met en place ses réseaux Twitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft»
Horizons et débats > 2009 > N°45, 30 novembre 2009 > Washington met en place ses réseaux Twitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft» | [Imprimer] |
Washington met en place ses réseauxTwitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft»Comment Washington abuse de la jeunesse et de leur enthousiasme pour les nouvelles technologies pour imposer des changements de régime sans qu'apparaisse la main de la CIA par Eva Golinger*Le Département d'Etat américain sponsorise un sommet consacré à l'utilisation des nouvelles technologies dans le but de changer des régimes. Les 15 et 16 octobre 2009, la ville de Mexico accueillait le sommet de l'Alliance of Youth Movements (AYM). Sponsorisé par le Département d'Etat, l'événement comprend l'intervention, par internet, d'une oratrice de luxe: la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Par ailleurs, plusieurs «délégués» ont été invités par la diplomatie des Etats-Unis, parmi lesquels des personnes liées à des mouvements de déstabilisation actifs en Amérique latine. La liste des participants inclut les Vénézuéliens Yon Goicochea, du parti Primero Justicia, Rafael Delgado, le chef de l'organisation Venezuela de Primera (un groupe fondé par Goicochea), et Geraldine Alvarez, l'ancienne leader estudiantine actuellement membre de la Fundación Futuro Presente, aussi créée par Goicochea, avec le financement du Cato Institute (USA). Participent également Marc Wachtenheim de la Cuba Development Initiative, un projet financé par le Département d'Etat et l'USAID à travers la Pan American Development Foundation (PADF), Maryra Cedeño Proaño, de la Corporación Foro de la Juventud Guayaquil, entité équatorienne financée par l'USAID, et Eduardo Avila de Voces Bolivianas, organisation soutenue par l'ambassade des Etats-Unis en Bolivie et financée par l'USAID. Au total, 43 délégués sont venus du monde entier (Sri Lanka, Inde, Canada, Royaume Uni, Colombie, Pérou, Brésil, Liban, Arabie Saoudite, Jamaïque, Irlande, Turquie, Moldavie, Malaisie, Etats-Unis et Mexique). Centre pour la «diplomatie numérique»Selon sa propre définition, l'AYM est né en 2008 en réponse à l'apparition «sur la scène mondiale, d'une série de personnes pratiquement inconnues, généralement jeunes, qui maîtrisent les technologies les plus récentes et ont fait des choses incroyables. Ces personnes ont provoqué de grandes transformations du monde réel dans des pays comme la Colombie, l'Iran et la Moldavie, en se servant de ces techniques courantes pour atteindre les jeunes. Et ce n'est qu'un début.» Leurs objectifs ou les objectifs de Washington?L'une des premières opérations menées avec succès par la Central Intelligence Agency (CIA) dans les années cinquante et soixante a été la création en Europe du Congrès pour la liberté de la culture (Congress for Cultural Freedom), conçu pour pénétrer et utiliser les espaces occupés par l'art, les universités, les intellectuels et les mouvements sociaux afin de neutraliser l'expansion du communisme. Le recours à la culture pour promouvoir l'agenda impérial s'est prolongé au-delà de la guerre froide. Alors que le phénomène de la dépendance à la technologie prend de plus en plus d'ampleur, il est exploité de manière de plus en plus raffinée. Des nouvelles technologies comme Facebook et Twitter, mises au point avec le financement d'entreprises de la CIA, par exemple In-Q-Tel, spécialisée dans l'«exploitation des mines de données» fonctionnent aujourd'hui comme réseaux de recrutement des «agents» disposés à promouvoir les intérêts de l'Empire. Le potentiel que recèlent ces technologies pour mener des opérations psychologiques et diffuser de la propagande est illimité: elles permettent de diffuser des messages en un temps record à l'échelle planétaire. Le modèle suivi: la campagne d'Obama«L'Alliance of Youth Movements (AYM) a comblé ce manque. Elle a commencé en 2008 par un sommet au cours duquel le Département d'Etat s'est associé à MTV, Google, YouTube, Facebook, Howcast, AT&T, JetBlue, GenNext, Access360Media et la Faculté de droit le la Columbia University afin de reconnaître et de convoquer les mouvements du XXIe siècle, et, pour la première fois dans l'histoire, de dialoguer avec eux par internet». Source: www.mondialisation. Traduit par Chloé Meier pour Investig'Action *Eva Golinger est avocate américaine d'origine vénézuélienne et elle vit à Caracas. Elle a publié plusieurs livres dont «Code Chavez: CIA contre Venezuela», 2006, ISBN-13: 978-2919937103 «Le porte-parole de Visible Technologies, Donald Tighe, a fait savoir que la CIA les avait chargés de surveiller les média sociaux de l'étranger et d'installer un système d'alerte précoce pour informer la CIA sur la manière dont les affaires d'intérêt sont discutées au niveau international.» Source: http://info. Est-ce possible en Suisse aussi?gl. En Suisse aussi, la mobilisation à court terme de rassemblements de personnes au moyen de l'Internet et du téléphone portable a été testée déjà à plusieurs reprises. Le 6 octobre, le «St. Galler Tagblatt» a rapporté que l'après-midi précédent 40 personnes se sont retrouvées au centre de la ville de St-Gall pour lancer des avions en papier. Un tel événement appelé «Flashmob» désigne une manifestation «divertissante» La CIA achète une entreprise qui surveille des blogs, Twitter, YouTube et AmazonDans la revue Wired on peut lire que la CIA, par le biais de sa compagnie d'investissements In-Q-Tel a repris la compagnie Visible Technologies. Cette entreprise surveille quotidiennement plus d'un demi-million de sites et contrôle plus d'un million d'entretiens, forums et commentaires dans divers blogs, forums en ligne, Flickr, YouTube, Twitter et Amazon. Les clients de Visible Technologies reçoivent, en temps réel, des informations sur ce qui est dit et fait dans le cyberspace, et ceci à base de mots-clés. Sources: Eva Goldinger in http://aporrea. |
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