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mercredi, décembre 09, 2009

Washington met en place ses réseaux Twitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft»

Sent: Monday, December 07, 2009 9:23 PM
Subject: Washington met en place ses réseaux Twitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft»

Horizons et débats  >  2009  >  N°45, 30 novembre 2009  >  Washington met en place ses réseaux Twitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft» [Imprimer]

Washington met en place ses réseaux

Twitter-Facebook pour réaliser des coups d'Etat «soft»

Comment Washington abuse de la jeunesse et de leur enthousiasme pour les nouvelles technologies pour imposer des changements de régime sans qu'apparaisse la main de la CIA

par Eva Golinger*

Le Département d'Etat américain sponsorise un sommet consacré à l'utilisation des nouvelles technologies dans le but de changer des régimes.

Les 15 et 16 octobre 2009, la ville de Mexico accueillait le sommet de l'Alliance of Youth Movements (AYM). Sponsorisé par le Département d'Etat, l'événement comprend l'intervention, par internet, d'une oratrice de luxe: la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Par ailleurs, plusieurs «délégués» ont été invités par la diplomatie des Etats-Unis, parmi lesquels des personnes liées à des mouvements de déstabilisation actifs en Amérique latine. La liste des participants inclut les Vénézuéliens Yon Goicochea, du parti Primero Justicia, Rafael Delgado, le chef de l'organisation Venezuela de Primera (un groupe fondé par Goicochea), et Geraldine Alvarez, l'ancienne leader estudiantine actuellement membre de la Fundación Futuro Presente, aussi créée par Goicochea, avec le financement du Cato Institute (USA). Participent également Marc Wachtenheim de la Cuba Development Initiative, un projet financé par le Département d'Etat et l'USAID à travers la Pan American Development Foundation (PADF), Maryra Cedeño Proaño, de la Corporación Foro de la Juventud Guayaquil, entité équatorienne financée par l'USAID, et Eduardo Avila de Voces Bolivianas, organisation soutenue par l'ambassade des Etats-Unis en Bolivie et financée par l'USAID. Au total, 43 délégués sont venus du monde entier (Sri Lanka, Inde, Canada, Royaume Uni, Colombie, Pérou, Brésil, Liban, Arabie Saoudite, Jamaïque, Irlande, Turquie, Moldavie, Malaisie, Etats-Unis et Mexique).
Orateurs et sponsors forment un étrange mélange de représentants des nouvelles technologies et d'employés des agences spécialisées dans la subversion et la déstabilisation de gouvernements qui refusent de se soumettre à l'agenda de Washington. Les orateurs proviennent notamment de Freedom House, International Republican Institute (IRI), du Département d'Etat et de la Banque mondiale, mais on compte également de jeunes créateurs de technologies telles que Twitter, Facebook, Google, Gen Next, Meetup et Youtube. Les seuls médias traditionnels invités par le Département d'Etat sont CNN en espagnol et CNN en anglais, un fait insolite prouvant les liens étroits existant entre ces différentes entités.
Il ne fait aucun doute que le mariage des agences de Washington, des nouvelles technologies et des jeunes dirigeants politiques sélectionnés par le Département d'Etat représente une nouvelle stratégie pour «changer des régimes». En outre, le sommet confirme le soutien politique et financier apporté par les Etats-Unis au mouvement estudiantin de l'opposition vénézuélienne et fournit à l'opinion publique la preuve irréfutable de la sinistre alliance entre Washington et les nouvelles technologies.

Centre pour la «diplomatie numérique»

Selon sa propre définition, l'AYM est né en 2008 en réponse à l'apparition «sur la scène mondiale, d'une série de personnes pratiquement inconnues, généralement jeunes, qui maîtrisent les technologies les plus récentes et ont fait des choses incroyables. Ces personnes ont provoqué de grandes transformations du monde réel dans des pays comme la Colombie, l'Iran et la Moldavie, en se servant de ces techniques courantes pour atteindre les jeunes. Et ce n'est qu'un début.»
Les agences de Washington ne pouvaient pas manquer de se positionner sur une scène attractive où les jeunes, déjà accros aux nouvelles technologies comme internet, notamment Facebook, Twitter et MySpace, pou­vaient devenir les dirigeants et les promoteurs de mouvements sociaux au service des intérêts de l'Empire. Selon les fondateurs de l'AYM, il y avait toutefois un problème. «Ces mouvements du XXIe siècle sont l'avenir de la société civile, mais ils ne disposent pas encore d'un mécanisme permettant de soutenir, de former et d'octroyer du pouvoir à ces dirigeants qui n'ont pour tout bureau qu'une adresse électronique. Ils ne disposent pas non plus d'une entité qui puisse apprendre aux mouvements traditionnels du XXe siècle à utiliser efficacement les instruments et les médias du XXIe siècle pour atteindre leurs objectifs.»

Leurs objectifs ou les objectifs de Washington?

L'une des premières opérations menées avec succès par la Central Intelligence Agency (CIA) dans les années cinquante et soixante a été la création en Europe du Congrès pour la liberté de la culture (Congress for Cultural Freedom), conçu pour pénétrer et utiliser les espaces occupés par l'art, les universités, les intellectuels et les mouvements sociaux afin de neutraliser l'expansion du communisme. Le recours à la culture pour promouvoir l'agenda impérial s'est prolongé au-delà de la guerre froide. Alors que le phénomène de la dépendance à la technologie prend de plus en plus d'ampleur, il est exploité de manière de plus en plus raffinée. Des nouvelles technologies – comme Facebook et Twitter, mises au point avec le financement d'entreprises de la CIA, par exemple In-Q-Tel, spécialisée dans l'«exploitation des mines de données» – fonctionnent aujourd'hui comme réseaux de recrutement des «agents» disposés à promouvoir les intérêts de l'Empire. Le potentiel que recèlent ces technologies pour mener des opérations psychologiques et diffuser de la propagande est illimité: elles permettent de diffuser des messages en un temps record à l'échelle planétaire.
Il ne manquait qu'une stratégie pour exploiter ce potentiel.

Le modèle suivi: la campagne d'Obama

«L'Alliance of Youth Movements (AYM) a comblé ce manque. Elle a commencé en 2008 par un sommet au cours duquel le Département d'Etat s'est associé à MTV, Google, YouTube, Facebook, Howcast, AT&T, JetBlue, GenNext, Access360Media et la Faculté de droit le la Columbia University afin de reconnaître et de convoquer les mouvements du XXIe siècle, et, pour la première fois dans l'histoire, de dialoguer avec eux par internet».
Ont participé à ce premier sommet de l'AYM des membres de l'organisation vénézuélienne d'opposition Súmate (financée par la NED et l'USAID) et les initiateurs colombiens des marches «No más Chávez» et «Un millón de voces contra las FARC». Les principaux orateurs étaient trois architectes de la campagne présidentielle de Barack Obama, à savoir Joe Rospars, directeur pour les nouveaux médias lors de la campagne, Scott Goldstein, directeur en ligne de «Obama for America» et Sam Graham-Felson, directeur de blog pour la campagne d'Obama en 2008. Ont également répondu présents Sherif Mansour, de Freedom House, Shaarik Zafar, du Département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis (Homeland Security), et huit hauts fonctionnaires du Département d'Etat ainsi que les représentants de diverses multinationales actives dans le domaine de la communication et des nouvelles technologies.
Les concepteurs de la campagne «super-technologique» qui allait mener Obama vers la victoire ont travaillé main dans la main avec les agences de Washington pour élaborer la stratégie parfaite en combinant deux forces novatrices en politique: la jeunesse et les nouvelles technologies. Cette combinaison doit permettre d'obtenir ce que la CIA n'avait pas réussi en plusieurs années d'effort: le changement de régime dans des pays non soumis aux intérêts des Etats-Unis, sans qu'apparaisse la main de Washington.
Le mouvement d'étudiants «manos blancas», au Venezuela, financé et formé par les agences américaines, les protestations anti-communistes en Moldavie, les manifestations contre le gouvernement iranien et les dernières manifestations virtuelles contre le président Chávez constituent des exemples de cette nouvelle stratégie. Les principales armes utilisées sont les nouvelles technologies – Twitter, Facebook, YouTube, entre autres. Quant aux médias traditionnels, comme CNN et ses unités affiliées, ils contribuent à exacerber l'effet réel de ces mouvements en diffusant des matrices d'opinion faussées et dont l'importance et la légitimité ont été déformées.
L'Alliance of Youth Movements n'est qu'un chapitre des plans de déstabilisation contre des pays anti-impérialistes souverains qui refusent toute domination. La double morale de Washington confirme la chose suivante: alors que le Département d'Etat soutient, finance et sponsorise la formation de jeunes d'autres pays à l'utilisation des nouvelles technologies pour déstabiliser leur gouvernement, il criminalise le recours à Twitter et à Facebook pour convoquer des manifestations contre les politiques de Washington aux Etats-Unis. On en a eu la preuve il y a trois semaines, lorsque des citoyens américains ont été arrêtés pour avoir utilisé Twitter afin d'informer les personnes manifestant contre le sommet du G 20 à Pittsburgh sur les actions répressives menées par la police.    •

Source: www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15781

Traduit par Chloé Meier pour Investig'Action

*Eva Golinger est avocate américaine d'origine vénézuélienne et elle vit à Caracas. Elle a publié plusieurs livres dont «Code Chavez: CIA contre Venezuela», 2006, ISBN-13: 978-2919937103


«Le porte-parole de Visible Technologies, Donald Tighe, a fait savoir que la CIA les avait chargés de surveiller les média sociaux de l'étranger et d'installer un ‹système d'alerte précoce› pour informer la CIA sur ‹la manière dont les affaires d'intérêt sont discutées au niveau international.›»

Source: http://info.howcast.com/youthmovements/summit09/delegates

Est-ce possible en Suisse aussi?

gl. En Suisse aussi, la mobilisation à court terme de rassemblements de personnes au moyen de l'Internet et du téléphone portable a été testée déjà à plusieurs reprises. Le 6 octobre, le «St. Galler Tagblatt» a rapporté que l'après-midi précédent 40 personnes se sont retrouvées au centre de la ville de St-Gall pour lancer des avions en papier. Un tel événement appelé «Flash­mob» désigne une manifestation «divertissante», organisée à court terme par téléphone portable et Internet, qui a lieu dans un endroit public et qui réunit le plus grand nombre possible de personnes qui ne se connaissent pas du tout.
Ce phénomène est apparu aux Etats-Unis pour la première fois il y a environ une dizaine d'années. La mise en scène de St-Gall a été lancée par un apprenti qui l'avait organisée par le biais de Face­book. Cela faisait partie de son projet de fin d'école.

La CIA achète une entreprise qui surveille des blogs, Twitter, YouTube et Amazon

Dans la revue Wired on peut lire que la CIA, par le biais de sa compagnie d'investissements In-Q-Tel a repris la compagnie Visible Technologies. Cette entreprise surveille quotidiennement plus d'un demi-million de sites et contrôle plus d'un million d'entretiens, forums et commentaires dans divers blogs, forums en ligne, Flickr, YouTube, Twitter et Amazon. Les clients de Visible Technologies reçoivent, en temps réel, des informations sur ce qui est dit et fait dans le cyberspace, et ceci à base de mots-clés.
Visible Technologies travaille aussi pour des entreprises telles que Dell, AT&T, Verizon et Microsoft; de cette manière elles reçoivent des informations sur ce qui est dit dans le cyberspace sur leurs produits.
Le porte-parole de Visible Technologies, Donald Tighe, a fait savoir que la CIA les avait chargés de surveiller les média sociaux de l'étranger et d'installer un «système d'alerte précoce» pour informer la CIA sur «la manière dont les affaires d'intérêt sont discutées au niveau international.» Mais on utilise ce système aussi à l'échelon national, à l'intérieur des Etats-Unis, pour surveiller les blogueurs et les tweeters à la maison.
Les services secrets portent depuis de nombreuses années un grand intérêt aux réseaux sociaux sur Internet. Notamment la compagnie In-Q-Tel a investit de grosses sommes dans Facebook et d'autres entreprises qui récoltent des informations de plusieurs millions d'utilisateurs  du monde entier.

Sources: Eva Goldinger in  http://aporrea.org/tiburon/n144282.html  et
http://wired.com/dangerroom/2009/10/exclusive-us-spies-buy-stake-in-twitter-blog-monitoring-firm/  

http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=1907

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