11 IMCWP, Intervention by CP of India [Fr.]
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11 IMCWP, Intervention by CP of India [Fr.]
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From: Communist Party of India, Thursday, 03 December 2009
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Intervention du Parti Communiste d'Inde (PCI)
11ème rencontre internationale des Partis Communistes et ouvriers à New Delhi, 20-22 novembre 2009
par S.Sudhakar Reddy
Camarades du Présidium,
Camarades délégués,
Je salue tous les délégués à cette rencontre internationale des Partis Communistes et Ouvriers au nom du Parti Communiste d'Inde.
La crise du capitalisme et non une crise financière ou économique
Notre rencontre se tient en plein coeur de la plus grave crise économique de l'histoire du capitalisme, Grande Dépression des années 1930 comprise. Certains économistes se contentent de la dénommer et de l'analyser comme une « crise financière », qui aurait en même temps touché toute l'économie mondiale et mené à une crise économique. Ils choisissent ensuite de lui donner le nom de « crise économique ». Tout cela en vue de dissimuler sa véritable nature. Ces commentateurs bourgeois ont peur de l'appeler par son nom: la crise du capitalisme.
Un mythe que l'on a cherché à créer pendant toutes ces années, c'est l'idée que le capitalisme aurait maintenant atteint un stade de son développement où il ne connaîtrait plus de crises, où elles seraient une chose du passé. Après la fin de la Seconde guerre mondiale, et l'avènement de la Révolution scientifique et technologique, le système capitaliste, disent-ils, est en pleine expansion et le Libre Marché est totalement capable de faire coïncider l'offre avec la demande; de dépasser toutes les contradictions en se basant sur l'auto-régulation des prix etc. Ils étaient conscients de l'histoire longue d'un siècle de booms et de krachs économiques au sein même du système capitaliste. Mais maintenant, pensaient-ils, que nous avons atteint le stade de la « fin de l'histoire » nous n'aurions donc plus à nous en faire.
Pour comprendre la crise: plutôt Marx que les économistes néo-libéraux
Nos économistes locaux et nos leaders politiques bourgeois se sont abreuvés de ces théories néo-libérales. Ils jetaient un œil complaisant à la flambée du SENSEX (le CAC-40 indien), l'accumulation de réserves de change étrangères, l'afflux croissant des investissements étrangers, et parlaient avec enthousiasme des 9% de croissance annuelle. Ils étaient absolument inconscients de la crise qui s'annonçait. Ils ont été pris par surprise quand la crise née aux Etats-Unis – cette forteresse du capitalisme – s'est rapidement abattu sur tous les pays un par un et a commencé à peser sur l'économie Indienne.
Nous sommes à l'ère de
Bien que les économistes dans le passé aient remarqué le fait que des crises cycliques frappaient périodiquement l'économie capitaliste, c'est Marx qui a analysé les lois du développement capitaliste, exposé au grand jour ses contradictions internes et expliqué le phénomène récurrent des crises capitalistes, conséquence de la « sur-production », de la « sur-accumulation » par rapport à la « demande globale » des masses.
Dans sa course aux profits, à la maximisation des profits, le capitalisme fait croître l'accumulation et la production tout en révolutionnant les forces de production. Dans le même temps, il intensifie l'exploitation qui mène à la misère les masses laborieuses et les laisse dans la pauvreté, ce qui fait que les biens produits ne peuvent être vendus. Dans les propres termes de Marx: « La raison ultime de toutes les crises réelles c'est toujours la pauvreté et la consommation restreinte des masses face à la tendance de l'économie capitaliste à développer les forces productives comme si elles n'avaient pour limite que le pouvoir de consommation absolue de la sociétés »
Privatiser les profits et nationaliser les pertes
Pour trouver une issue à la crise qui les a submergé, les milieux dirigeants bourgeois partout dans le monde arrosent par milliards de dollars d'argent public – dans le cadre des paquets de relance – les capitaines de la finance et de l'industrie, tout en tentant de stimuler
Le bilan désastreux de 20 ans de libéralisation et de privatisations
Poussés par les impérialistes et leurs institutions financières comme le FMI,
Libéralisation, privatisation et mondialisation: et le Libre Marché s'est imposé à travers ces soi-disant réformes économiques. La croissance économique rapide n'a mené qu'à une polarisation inédite avec une poignée de nouveaux multi-milliardaires, certains parvenant à se placer parmi les personnalités les plus riches du monde, avec une richesse équivalente à 25% du PIB de l'Inde dans les poches tandis que 77% des Indiens (840 millions de personnes) survivent avec moins de 20 roupies par jour. Plus de 150 000 agriculteurs se sont suicidés, ne pouvant se sortir autrement de la misère, de l'endettement et de
Les prix ont atteint des sommets. L'homme du peuple a du mal à satisfaire ses besoins élémentaires sans parler de l'accès à la couverture maladie ou à l'éducation.
L'Inde avait évité les effets désastreux des crises financières dans une large mesure justement parce que son secteur financier était public et que la Gauche avait empêché sa privatisation. Malgré cela, les crises économiques ont toujours eu des répercussions négatives, en particulier dans les industries d'exportation, ce qui menait à des plans sociaux et des fermetures d'usines en masse.
Mais le parti au pouvoir n'a pas tiré les leçons des expériences désastreuses néo-libérales. Il a prétendu qu'il n'y avait rien à craindre, que tout rentrerait dans l'ordre rapidement, et en fait que tout était en train de rentrer dans l'ordre. Il a manqué l'opportunité de changer de cap et a prescrit les mêmes remèdes qui étaient la cause de
Les réformes néo-libérales ont conduit à une situation où l'Inde se situe à un niveau très bas dans l'IDH, en dépit de toutes les vastes ressources en hommes et en matières premières qu'elle possède. Même dans les autres indices, la position de l'Inde est très décevante.
Les réformes sociales du gouvernement obtenues sous la pression des luttes: rien de plus que des palliatifs
Prenant note des disparités criantes entre les riches qui deviennent de plus en plus riches chaque jour et étalent de manière choquante leur richesse, et la majorité de la population désespérément pauvre et dont la misère s'aggrave chaque jour, le parti au pouvoir a essayé de mettre en œuvre certaines réformes. Comme par exemple,
L'agriculture qui fait vivre 65% de la population, est dans un état de crise chronique. Elle souffre des reliquats des rapports fonciers antérieurs imposés par de violentes offensives capitalistes. Les réformes agraires ont été remises au calendes grecques et on parle d'agriculture contractuelle et de corporatisation. La production alimentaire accuse un retard immense par rapport à la croissance de
Sécurité alimentaire: drame humain, question sociale et enjeu géopolitique
La sécurité alimentaire est un problème majeur auquel notre peuple est confronté. A cette fin, il est nécessaire non seulement que la production augmente mais aussi que tous les aliments soient disponibles à des prix abordables pour l'ensemble de
Un pays grand comme l'Inde avec une population dépassant les 1 milliards 100 millions d'habitants, ne peut pas dépendre des importations alimentaires, sauf dans des circonstances exceptionnelles. La nourriture est la principale arme politique entre les mains de l'impérialisme. L'Inde a en déjà fait l'expérience, dans le passé. Aujourd'hui, le pays doit faire face à une situation similaire. Au nom de la conclusion du Round de Doha de l'OMC, des pressions ont été exercées sur l'Inde par les Etats-Unis en particulier pour qu'elle cède et sacrifie ses intérêts dans l'agriculture. Cela aurait des conséquences dramatiques sur nos agriculteurs et les gens du peuple.
Les syndicats de toute couleur politique unissent leurs efforts et organisent des actions militantes unitaires de masse contre la vie chère, les fermetures d'usines et les plans sociaux, pour une rémunération équitable des agriculteurs et des salariés agricoles, ainsi que pour la défense des travailleurs non-syndiqués.
L'Inde: un pays riche peuplé de pauvres et dirigé par une bourgeoisie compradore
Près de 40 millions de personnes en Inde gagnent leur vie grâce au commerce de détail. Ce secteur est menacé par les desseins agressifs de Wal Mart, Carrefour etc. en collaboration avec les grandes entreprises nationales qui visent à faire main basse sur le commerce de détail. Ce processus est soutenu par le gouvernement au nom dont la politique se veut favorable aux IDE.
Nos richesses en ressources minérales – en fer, en manganèse par exemple – sont littéralement pillées par les multinationales. Elles travaillent en tandem avec les mafias qui s'enrichissent formidablement aux dépens de la nation.
Tous ces groupes économiques mettent de grosses d'argent sur la table pour acheter des politiciens bourgeois sans scrupules, et peser sur nos institutions politiques et sur des membres du gouvernement. Le pouvoir de l'argent devient une menace pour notre système électoral, et donc pour la démocratie elle-même. Des sommes colossales sont cachées dans des banques Suisses ou des paradis fiscaux. Le gouvernement traîne les pieds dans la dénonciation et la lutte contre ces pratiques. Des groupes étrangers et des opérateurs nationaux travaillent main dans la main dans ces activités, qui sont aussi à l'origine d'une corruption de grande ampleur touchant la vie économique, politique et sociale. Elle a conduit à une crise sociale et morale dans
Le peuple Indien ne laissera aucune puissance lui aliéner son indépendance et sa souveraineté
L'impérialisme américain fait de son mieux pour attirer l'Inde dans un partenariat stratégique qui la conduirait à soutenir ses desseins mondiaux. La série d'accords Indo-Américains signés dans les dernières années, en particulier les accords de défense – accord nucléaire Indo-Américain y compris –, en plus de leur but avoué imposent également des limites à notre souveraineté et à l'indépendance de notre politique étrangère. L'impérialisme américain a aussi poussé l'Inde à signer des accords militaires avec Israël, qui ont fait d'Israël le plus gros fournisseur d'armes de l'Inde.
Le peuple indien a fait des sacrifices indicibles pour leur liberté. Il ne laissera aucune puissance lui aliéner son indépendance et sa souveraineté. Mais sous la forme de l'accompagnement de la mondialisation dans la sphère économique et de partenariats stratégiques dans la sphère politique et militaire, les différentes prises de position du gouvernement ont de quoi inquiéter.
L'élection de Barack Obama en tant que président des Etats-Unis a changé certaines choses au niveau de l'approche mais aussi de certains conceptions tactiques, si on fait la comparaison avec l'époque de
Bien sûr, la crise mondiale actuelle, l'affaiblissement du dollar, un certain affaiblissement de la position dominante de l'économie américaine, la fin de l'unilatéralisme et la montée de plusieurs pays et blocs, ont sérieusement entamé l'hégémonie Américaine et détruit le rêve du « Siècle Américain », bien qu'ils restent toujours et resteront pour un certain temps encore, la première puissance militaire et économique. Le monde est en train de devenir multi-polaire. Ce qui est nécessaire, c'est l'abolition du système capitaliste mondial et son remplacement par un nouveau système qui émanciperait l'homme et mettrait fin à l'exploitation de l'homme par l'homme et d'un pays par un autre.
La question environnementale pose une autre question:
Le capitalisme mondial dans sa course aux super-profits est en train de détruire l'environnement, et de mettre en péril la vie civilisée des générations futures. Les ressources de la planète ne sont pas illimitées et avec leur épuisement, la civilisation humaine court à la catastrophe.
La production capitaliste et la reproduction élargie ont exploité sans répit et ravagé la nature, tout en prétendant prétentieusement l'avoir maîtrisée. Des pays en voie de développement et même les pays socialistes émergents ont malheureusement suivi les pas des pays développés capitalistes sur ce point. Des sources d'énergie non-renouvelables sont consommés à un taux qui annonce une catastrophe imminente.
Le monde est désormais confronté au changement climatique qui résulte de l'émission de gaz à effets de serre. Le principal coupable est les Etats-Unis suivi par le reste des autres pays développés capitalistes. Les Etats-Unis ont refusé de limiter et de réduire leurs émissions de gaz à effets de serre et de signer le Protocole de Kyoto qui était un effort pour les réguler collectivement. Le Protocole de
Organiser les luttes dans le cadre national, les coordonner à l'échelle internationale
Les principaux problèmes auxquels sont confrontés la classe ouvrière et le peuple aujourd'hui sont mondiaux. Tandis que l'organisation d'actions de masse et de luttes à l'échelle locale et nationale est très important, ce qui est essentiel, c'est de développer des actions coordonnées à l'échelle internationale, de lancer des actions de solidarité et ainsi de suite. Nous devons nous rappeler des actions coordonnées qui se sont déroulées contre les rencontres du FMI, du G7, de la Conférence de Davos où les leaders de la bourgeoisie se réunissaient pour délibérer sur la manière dont ils pourraient maintenir et intensifier les conditions de leur domination et de leur exploitation, et ainsi maximiser leurs profits. Il y avait un élément de spontanéité et l'embryon d'une organisation dans ces actions.
Les actions à venir doivent être plus larges, impliquer de nouvelles couches de la population et être largement coordonnées avec différentes organisations. La classe ouvrière et ses organisations politiques de masse doivent jouer un rôle moteur en prenant l'initiative de lancer et d'organiser de telles actions militantes.
Cette rencontre est d'une grande importante en ce qu'elle permet d'échanger des expériences et des points de vues de partis de différents pays appartenant à différents pays, sur toutes ces questions.
L'expérience a montré que le capitalisme était incapable de résoudre les problèmes de la pauvreté, de la famine et de
Vive le PC d'Inde!
Vive l'unité des partis communistes et ouvriers!
Vive l'internationalisme prolétarien!
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*** Many thanks to the comrades from
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