La Presse capitaliste est "libre". Vous y croyez ?

La grande presse capitaliste serait "libre", "neutre" "démocratique" et "indépendante". Elle n' est pas censurée, nous dit-on... En réalité, nous payons pour obtenir des scoops, des informations manipulées, destinés à fabriquer notre opinion. Elle vit principalement de la publicité reçue des grosses sociétés multinationales.

vendredi, décembre 04, 2009

11 IMCWP, Intervention by CP of India [Fr.]

 

From: SolidNet
Sent: Thursday, December 03, 2009 12:28 PM
To:
Subject: 11 IMCWP, Intervention by CP of India [Fr.]

http://www.solidnet.org 

News, documents and calls for action from communist and workers' parties. The items are the responsibility of the authors.

Join the mailing list: info/subscribe/unsubscribe mailto:info@solidnet.org  .

 

11 IMCWP, Intervention by CP of India [Fr.]

-------------------------------------------------

From: Communist Party of India, Thursday, 03 December 2009

http://www.cpofindia.org , mailto:cpiofindia@gmail.com  

==================================================

 

Intervention du Parti Communiste d'Inde (PCI)

 

11ème rencontre internationale des Partis Communistes et ouvriers à New Delhi, 20-22 novembre 2009

 

par S.Sudhakar Reddy

 

Camarades du Présidium,

Camarades délégués,

 

 

Je salue tous les délégués à cette rencontre internationale des Partis Communistes et Ouvriers au nom du Parti Communiste d'Inde.

 

La crise du capitalisme et non une crise financière ou économique

 

Notre rencontre se tient en plein coeur de la plus grave crise économique de l'histoire du capitalisme, Grande Dépression des années 1930 comprise. Certains économistes se contentent de la dénommer et de l'analyser comme une « crise financière », qui aurait en même temps touché toute l'économie mondiale et mené à une crise économique. Ils choisissent ensuite de lui donner le nom de « crise économique ». Tout cela en vue de dissimuler sa véritable nature. Ces commentateurs bourgeois ont peur de l'appeler par son nom: la crise du capitalisme.

 

Un mythe que l'on a cherché à créer pendant toutes ces années, c'est l'idée que le capitalisme aurait maintenant atteint un stade de son développement où il ne connaîtrait plus de crises, où elles seraient une chose du passé. Après la fin de la Seconde guerre mondiale, et l'avènement de la Révolution scientifique et technologique, le système capitaliste, disent-ils, est en pleine expansion et le Libre Marché est totalement capable de faire coïncider l'offre avec la demande; de dépasser toutes les contradictions en se basant sur l'auto-régulation des prix etc. Ils étaient conscients de l'histoire longue d'un siècle de booms et de krachs économiques au sein même du système capitaliste. Mais maintenant, pensaient-ils, que nous avons atteint le stade de la « fin de l'histoire » nous n'aurions donc plus à nous en faire.

 

 

Pour comprendre la crise: plutôt Marx que les économistes néo-libéraux

 

 

Nos économistes locaux et nos leaders politiques bourgeois se sont abreuvés de ces théories néo-libérales. Ils jetaient un œil complaisant à la flambée du SENSEX (le CAC-40 indien), l'accumulation de réserves de change étrangères, l'afflux croissant des investissements étrangers, et parlaient avec enthousiasme des 9% de croissance annuelle. Ils étaient absolument inconscients de la crise qui s'annonçait. Ils ont été pris par surprise quand la crise née aux Etats-Unis – cette forteresse du capitalisme – s'est rapidement abattu sur tous les pays un par un et a commencé à peser sur l'économie Indienne.

 

Nous sommes à l'ère de la mondialisation. Les effets de la crise sont mondiaux, et ne se limitent pas à tel ou tel pays.

 

Bien que les économistes dans le passé aient remarqué le fait que des crises cycliques frappaient périodiquement l'économie capitaliste, c'est Marx qui a analysé les lois du développement capitaliste, exposé au grand jour ses contradictions internes et expliqué le phénomène récurrent des crises capitalistes, conséquence de la « sur-production », de la « sur-accumulation » par rapport à la « demande globale » des masses.

 

Dans sa course aux profits, à la maximisation des profits, le capitalisme fait croître l'accumulation et la production tout en révolutionnant les forces de production. Dans le même temps, il intensifie l'exploitation qui mène à la misère les masses laborieuses et les laisse dans la pauvreté, ce qui fait que les biens produits ne peuvent être vendus. Dans les propres termes de Marx: « La raison ultime de toutes les crises réelles c'est toujours la pauvreté et la consommation restreinte des masses face à la tendance de l'économie capitaliste à développer les forces productives comme si elles n'avaient pour limite que le pouvoir de consommation absolue de la sociétés »

 

 

Privatiser les profits et nationaliser les pertes

 

 

Pour trouver une issue à la crise qui les a submergé, les milieux dirigeants bourgeois partout dans le monde arrosent par milliards de dollars d'argent public – dans le cadre des paquets de relance – les capitaines de la finance et de l'industrie, tout en tentant de stimuler la demande. La facture sera payée par les travailleurs et les gens du peuple avec des plans sociaux, des fermetures d'usine, des réductions de salaires, des hausses des prix et ainsi de suite. Donc les profits sont d'une certaine manière « privatisés » tandis que les pertes sont « nationalisées » et à la charge du peuple. Tout cela ne peut toutefois pas sauver le capitalisme de la crise puisque l'idée reste de maintenir exactement le même système. Il est aujourd'hui clair comme jamais que le système doit être changer si l'on veut sortir de la crise.

 

 

Le bilan désastreux de 20 ans de libéralisation et de privatisations

 

 

Poussés par les impérialistes et leurs institutions financières comme le FMI, la Banque Mondiale et l'OMC qu'ils dominent, l'Inde a également été partie prenante du « Consensus de Washington » en espérant que cela favoriserait son développement et sa croissance.

 

Libéralisation, privatisation et mondialisation: et le Libre Marché s'est imposé à travers ces soi-disant réformes économiques. La croissance économique rapide n'a mené qu'à une polarisation inédite avec une poignée de nouveaux multi-milliardaires, certains parvenant à se placer parmi les personnalités les plus riches du monde, avec une richesse équivalente à 25% du PIB de l'Inde dans les poches tandis que 77% des Indiens (840 millions de personnes) survivent avec moins de 20 roupies par jour. Plus de 150 000 agriculteurs se sont suicidés, ne pouvant se sortir autrement de la misère, de l'endettement et de la ruine. Une grande majorité de la population, en grande partie issue des minorités dalit, adivasi et musulmane a été exclue de tout processus de développement. Cette dure réalité a contraint les cercles dirigeants à parler de plus en plus de « croissance inclusive ». Mais cela reste un mirage. Pendant ce temps, les grandes entreprises continuent de prospérer et se transforment en multi-nationales par les processus de fusion-acquisition.

 

Les prix ont atteint des sommets. L'homme du peuple a du mal à satisfaire ses besoins élémentaires sans parler de l'accès à la couverture maladie ou à l'éducation.

 

L'Inde avait évité les effets désastreux des crises financières dans une large mesure justement parce que son secteur financier était public et que la Gauche avait empêché sa privatisation. Malgré cela, les crises économiques ont toujours eu des répercussions négatives, en particulier dans les industries d'exportation, ce qui menait à des plans sociaux et des fermetures d'usines en masse.

 

Mais le parti au pouvoir n'a pas tiré les leçons des expériences désastreuses néo-libérales. Il a prétendu qu'il n'y avait rien à craindre, que tout rentrerait dans l'ordre rapidement, et en fait que tout était en train de rentrer dans l'ordre. Il a manqué l'opportunité de changer de cap et a prescrit les mêmes remèdes qui étaient la cause de la maladie. Néanmoins, il doit être noté qu'une économie aussi importante que l'Inde aurait dû peser de tout son poids dans le monde.

 

Les réformes néo-libérales ont conduit à une situation où l'Inde se situe à un niveau très bas dans l'IDH, en dépit de toutes les vastes ressources en hommes et en matières premières qu'elle possède. Même dans les autres indices, la position de l'Inde est très décevante.

 

 

Les réformes sociales du gouvernement obtenues sous la pression des luttes: rien de plus que des palliatifs

 

 

Prenant note des disparités criantes entre les riches qui deviennent de plus en plus riches chaque jour et étalent de manière choquante leur richesse, et la majorité de la population désespérément pauvre et dont la misère s'aggrave chaque jour, le parti au pouvoir a essayé de mettre en œuvre certaines réformes. Comme par exemple, la National Rural Employment Guarantee Act (Loi sur la garantie de l'emploi en zones rurales), la reconnaissance des droits des tribus des forêts, ainsi que la Mission logement etc. Nous avons soutenu à gauche ces mesures et avons poussé pour qu'elles soient mises en œuvre de manière honnête. Mais il y a des limites sérieuses. De telles réformes sectorielles, pleines de bonnes intentions, peuvent difficilement changer la situation sans transformation radicale du système capitaliste. Elles sont au mieux des palliatifs.

 

L'agriculture qui fait vivre 65% de la population, est dans un état de crise chronique. Elle souffre des reliquats des rapports fonciers antérieurs imposés par de violentes offensives capitalistes. Les réformes agraires ont été remises au calendes grecques et on parle d'agriculture contractuelle et de corporatisation. La production alimentaire accuse un retard immense par rapport à la croissance de la population. La faim et la famine règne dans certaines régions. Les sécheresses et les inondations ravagent périodiquement une région ou une autre, ne faisant qu'empirer la situation.

 

Sécurité alimentaire: drame humain, question sociale et enjeu géopolitique

 

 

La sécurité alimentaire est un problème majeur auquel notre peuple est confronté. A cette fin, il est nécessaire non seulement que la production augmente mais aussi que tous les aliments soient disponibles à des prix abordables pour l'ensemble de la population. L'agriculteur est l'acteur-clé dans la production alimentaire et agricole. Aujourd'hui, les agriculteurs se battent pour la terre (contre l'acquisition des terres en vertu des Lois issus de l'époque coloniale Britannique), pour qu'ils paient moins chers leurs inputs, et qu'ils puissent bénéficier de prix rémunératifs pour leurs produits, comme le riz, le blé, le sucre de canne etc.

 

Un pays grand comme l'Inde avec une population dépassant les 1 milliards 100 millions d'habitants, ne peut pas dépendre des importations alimentaires, sauf dans des circonstances exceptionnelles. La nourriture est la principale arme politique entre les mains de l'impérialisme. L'Inde a en déjà fait l'expérience, dans le passé. Aujourd'hui, le pays doit faire face à une situation similaire. Au nom de la conclusion du Round de Doha de l'OMC, des pressions ont été exercées sur l'Inde par les Etats-Unis en particulier pour qu'elle cède et sacrifie ses intérêts dans l'agriculture. Cela aurait des conséquences dramatiques sur nos agriculteurs et les gens du peuple.

 

Les syndicats de toute couleur politique unissent leurs efforts et organisent des actions militantes unitaires de masse contre la vie chère, les fermetures d'usines et les plans sociaux, pour une rémunération équitable des agriculteurs et des salariés agricoles, ainsi que pour la défense des travailleurs non-syndiqués.

 

 

L'Inde: un pays riche peuplé de pauvres et dirigé par une bourgeoisie compradore

 

 

Près de 40 millions de personnes en Inde gagnent leur vie grâce au commerce de détail. Ce secteur est menacé par les desseins agressifs de Wal Mart, Carrefour etc. en collaboration avec les grandes entreprises nationales qui visent à faire main basse sur le commerce de détail. Ce processus est soutenu par le gouvernement au nom dont la politique se veut favorable aux IDE.

 

Nos richesses en ressources minérales – en fer, en manganèse par exemple – sont littéralement pillées par les multinationales. Elles travaillent en tandem avec les mafias qui s'enrichissent formidablement aux dépens de la nation.

 

Tous ces groupes économiques mettent de grosses d'argent sur la table pour acheter des politiciens bourgeois sans scrupules, et peser sur nos institutions politiques et sur des membres du gouvernement. Le pouvoir de l'argent devient une menace pour notre système électoral, et donc pour la démocratie elle-même. Des sommes colossales sont cachées dans des banques Suisses ou des paradis fiscaux. Le gouvernement traîne les pieds dans la dénonciation et la lutte contre ces pratiques. Des groupes étrangers et des opérateurs nationaux travaillent main dans la main dans ces activités, qui sont aussi à l'origine d'une corruption de grande ampleur touchant la vie économique, politique et sociale. Elle a conduit à une crise sociale et morale dans la société. Les communistes et les autres partis et formations de gauche et démocratiques tentent de mettre en garde le peuple contre ces forces malveillantes.

 

 

Le peuple Indien ne laissera aucune puissance lui aliéner son indépendance et sa souveraineté

 

 

L'impérialisme américain fait de son mieux pour attirer l'Inde dans un partenariat stratégique qui la conduirait à soutenir ses desseins mondiaux. La série d'accords Indo-Américains signés dans les dernières années, en particulier les accords de défense – accord nucléaire Indo-Américain y compris –, en plus de leur but avoué imposent également des limites à notre souveraineté et à l'indépendance de notre politique étrangère. L'impérialisme américain a aussi poussé l'Inde à signer des accords militaires avec Israël, qui ont fait d'Israël le plus gros fournisseur d'armes de l'Inde.

 

Le peuple indien a fait des sacrifices indicibles pour leur liberté. Il ne laissera aucune puissance lui aliéner son indépendance et sa souveraineté. Mais sous la forme de l'accompagnement de la mondialisation dans la sphère économique et de partenariats stratégiques dans la sphère politique et militaire, les différentes prises de position du gouvernement ont de quoi inquiéter.

 

L'élection de Barack Obama en tant que président des Etats-Unis a changé certaines choses au niveau de l'approche mais aussi de certains conceptions tactiques, si on fait la comparaison avec l'époque de la présidence Bush. Mais penser que cela pourrait changer l'essence et la nature de l'impérialisme Américain, c'est se tromper lourdement. Ce n'est pas un individu qui est à la base de l'administration Américaine et de son complexe militaro-industriel. Eux restent inchangés. Le rôle des individus ne peut être apprécié que compris dans le cadre des forces sociales, économiques et politiques qui déterminent le système et les changements qui sont susceptibles de se produire en son sein. Par conséquent, il ne faut pas se faire trop d'illusions sur la présidence Bush.

 

Bien sûr, la crise mondiale actuelle, l'affaiblissement du dollar, un certain affaiblissement de la position  dominante de l'économie américaine, la fin de l'unilatéralisme et la montée de plusieurs pays et blocs, ont sérieusement entamé l'hégémonie Américaine et détruit le rêve du « Siècle Américain », bien qu'ils restent toujours et resteront pour un certain temps encore, la première puissance militaire et économique. Le monde est en train de devenir multi-polaire. Ce qui est nécessaire, c'est l'abolition du système capitaliste mondial et son remplacement par un nouveau système qui émanciperait l'homme et mettrait fin à l'exploitation de l'homme par l'homme et d'un pays par un autre.

 

La question environnementale pose une autre question: celle de l'avenir d'un capitalisme prédateur

 

 

Le capitalisme mondial dans sa course aux super-profits est en train de détruire l'environnement, et de mettre en péril la vie civilisée des générations futures. Les ressources de la planète ne sont pas illimitées et avec leur épuisement, la civilisation humaine court à la catastrophe.

 

La production capitaliste et la reproduction élargie ont exploité sans répit et ravagé la nature, tout en prétendant prétentieusement l'avoir maîtrisée. Des pays en voie de développement et même les pays socialistes émergents ont malheureusement suivi les pas des pays développés capitalistes sur ce point. Des sources d'énergie non-renouvelables sont consommés à un taux qui annonce une catastrophe imminente.

 

Le monde est désormais confronté au changement climatique qui résulte de l'émission de gaz à effets de serre. Le principal coupable est les Etats-Unis suivi par le reste des autres pays développés capitalistes. Les Etats-Unis ont refusé de limiter et de réduire leurs émissions de gaz à effets de serre et de signer le Protocole de Kyoto qui était un effort pour les réguler collectivement. Le Protocole de Kyoto est censé expirer en 2012, et la question est que va-t-il se passer après Kyoto. Dans les intérêts de la survie de l'humanité, et du maintien de l'éco-système et des conditions biophysiques de la planète, nous devons nous assurer que des réductions obligatoires et contraignantes soient acceptées par les Etats-Unis et les autres pays développés, et que les pays en voie de développement obtiennent des compensations financières et technologiques, afin qu'ils ne soient pas laissés à la traîne de la course à la croissance et au développement.

 

 

Organiser les luttes dans le cadre national, les coordonner à l'échelle internationale

 

 

Les principaux problèmes auxquels sont confrontés la classe ouvrière et le peuple aujourd'hui sont mondiaux. Tandis que l'organisation d'actions de masse et de luttes à l'échelle locale et nationale est très important, ce qui est essentiel, c'est de développer des actions coordonnées à l'échelle internationale, de lancer des actions de solidarité et ainsi de suite. Nous devons nous rappeler des actions coordonnées qui se sont déroulées contre les rencontres du FMI, du G7, de la Conférence de Davos où les leaders de la bourgeoisie se réunissaient pour délibérer sur la manière dont ils pourraient maintenir et intensifier les conditions de leur domination et de leur exploitation, et ainsi maximiser leurs profits. Il y avait un élément de spontanéité et l'embryon d'une organisation dans ces actions.

 

Les actions à venir doivent être plus larges, impliquer de nouvelles couches de la population et être largement coordonnées avec différentes organisations. La classe ouvrière et ses organisations politiques de masse doivent jouer un rôle moteur en prenant l'initiative de lancer et d'organiser de telles actions militantes.

 

Cette rencontre est d'une grande importante en ce qu'elle permet d'échanger des expériences et des points de vues de partis de différents pays appartenant à différents pays, sur toutes ces questions.

 

L'expérience a montré que le capitalisme était incapable de résoudre les problèmes de la pauvreté, de la famine et de la paupérisation. Il n'y a pas de justice sociale possible dans ce système et les masses populaires ne peuvent aspirer à une vie meilleure. La lutte populaire les mène à poser la question de la transformation du système et de mettre sur la table la question du socialisme. Le 21ème siècle sera le siècle du socialisme.

 

Vive le PC d'Inde!

Vive l'unité des partis communistes et ouvriers!

Vive l'internationalisme prolétarien!

 

========

*** Many thanks to the comrades from France for the translation

 

The SolidNet Team

 

 

 

*End*

 

subscribe/unsubscribe mailto:info@solidnet.org,

http://www.solidnet.org