Infos syndicales | SYNINFO | | 10 décembre 2008 | Les métallos wallons et bruxellois ont défilé le 3 décembre devant les cabinets des ministres Joëlle Milquet et Didier Reynders pour défendre l'emploi et le revenu des travailleurs | Le 27 novembre la CSC manifestait devant les cabinets de la ministre fédérale de l'emploi et du ministre des finances pour défendre les travailleurs qui chôment ou perdent leur emploi | AVEC CETTE PROPOSITION D'AIP SAINT NICOLAS NE PASSERA QUE CHEZ LES PATRONS | Cher(e) militant(e) syndical(e), Les travailleurs de Belgique sont inquiets. En ces temps de crise, il semble que seuls les banquiers, les actionnaires et les patrons peuvent passer à la caisse. Vraisemblablement, avec cet AIP, saint Nicolas ne passera que chez les patrons. Nous demandons cinq minutes de courage politique : ramenez de 21 à 6 % la TVA sur l'énergie Cela reste une grande partie de ping-pong. Aujourd'hui, le gouvernement promet quelque chose, puis sort tout autre chose. Depuis quatre ans déjà, le PTB mène une campagne pour la diminution de la facture d'énergie, pour la réduction de la TVA de 21 à 6 %. Cette année, il a collecté à cet effet 175.000 signatures. Les syndicats aussi ont mis cette revendication à l'avant-plan durant les journées d'action pour le pouvoir d'achat, en juin et en octobre. Messieurs les ministres, réduisez la TVA sur l'énergie, aux frais d'Electrabel. La proposition d'AIP : plus d'un milliard d'euros pour les patrons des miettes pour les travailleurs Une CCT nationale comme l'AIP ou une CCT d'entreprise constitue toujours l'occasion pour les travailleurs de demander leur (petite) part des bénéfices ou du gâteau. Ces sept dernières années ont été des années de vaches grasses, pour les actionnaires et les patrons : plus de 200 milliards d'euros de bénéfices. Mais on dirait que ce sont les travailleurs qui sont responsables de la crise... Avec cette proposition d'AIP, les patrons mettent le monde littéralement à l'envers : l'État - c'est-à-dire le contribuable, donc nous - dépose plus d'un milliard d'euros sur la table. C'est ainsi que nous nous payons nous-mêmes nos maigres miettes... et que les patrons se taillent encore la part du lion. Faisons un petit calcul ensemble : 1. Pas d'augmentation salariale en dehors de l'index, seulement quelques miettes : tout au plus de 125 à 250 euros par an Pour 2009-2010, la hausse d'index est évaluée à 5,1 %. Vraiment pas assez pour suivre l'inflation (la hausse des prix). Que peut-on encore négocier ? Une hausse du montant net maximal par travailleur de 125 euros en 2009 et de 250 euros en 2010. Cela sous forme de chèques repas ou de " chèques verts ", ou d'une indemnité de déplacement domicile-travail-domicile plus élevée. Qui est gagnant, ici ? Depuis des années, la FEB et la VOKA enfoncent le même clou : pas d'augmentation des salaires bruts, mais des augmentations des salaires nets via des primes ou des bonus. De cette façon, ils doivent payer des millions d'euros en moins pour la sécurité sociale et les impôts. Ce qui revient à moins de prestations des services publics. C'est précisément pour cette raison que les syndicats ont toujours exigé une hausse des salaires bruts. 2. Une augmentation de 125 ou 250 euros net : bonne chose pour les revenus les plus modestes ? Certains disent : " Avec cette augmentation, tout le monde est mis sur un pied d'égalité, quand même. De l'argent, et non plus un pourcentage, c'est mieux pour les bas revenus. " Où se cache ici l'anguille sous roche ? Il ne s'agit pas ici d'une " augmentation en argent " (par exemple, d'un euro en salaire brut), mais bien d'une prime versée une seule fois et qui n'est pas récurrent. Les salaires modestes saigneront également, car les primes ne seront pas reprises dans le salaire. Votre indexation, votre indemnité de maladie, votre pécule de vacances, votre prime de fin d'année... n'augmenteront donc pas, car ils sont calculés sur le salaire de base. De solidarité avec les revenus faibles, il n'est nullement question ici : ce sont surtout les patrons qui se remplissent les poches. 3. Pas d'augmentation des salaires minimaux : pourtant lá revendication de solidarité des syndicats Dans cet AIP, il n'est prévu aucune augmentation des salaires bruts minimaux. La chose est renvoyée aux secteurs. Donc, on repart de zéro. La revendication s'est heurtée à un refus grossier des patrons. 4. Les patrons empochent 1,124 milliard d'euros de l'argent de l'État : record dans l'histoire de l'AIP Les syndicalistes réagissent avec incrédulité : " 250 euros fois 2,6 millions de travailleurs, cela équivaut 650 millions d'euros, mais les patrons veulent plus de 1000 millions d'euros en échange. Qu'ils nous disent dans ce cas que nous les payions mensuellement, ce serait beaucoup plus clair." La cupidité patronale ne connaît pas de limites. Après que l'État a déjà refilé 22 milliards d'euros aux banquiers, les patrons exigent à nouveau 1,124 milliard de l'État, via le présent AIP, répartis comme suit : - 428 millions en réduction des charges pour le travail en équipe et les heures supplémentaires. - 696 millions de réduction fiscale pour les entreprises (sous certaines conditions). Total : 1.124 millions d'euros. Ces quinze dernières années, les patrons ont déjà reçu sept milliards d'euros de réduction de charges. Et, récemment, ils ont encore raflé 2,4 milliards d'euros avec la réduction d'impôt autour des intérêts notionnels. 5. Au lieu d'emplois en plus, un incitant à plus d'heures supplémentaires et donc... moins d'emplois Alors que des milliers d'emplois disparaissent dans des secteurs comme l'automobile, la sidérurgie, le textile..., nous ne trouvons rien dans cet accord qui garantisse de nouveaux emplois. En face de la masse d'argent de l'État, il n'y a aucune obligation de maintenir les gens au travail. Au contraire, cet AIP fait la promotion des heures supplémentaires. Car la réduction fiscale - 45 millions d'euros, pour l'employeur et le salarié - pour les heures supplémentaires (dont le nombre est limité aujourd'hui à 65) concerne désormais 130 heures supplémentaires. Ce n'est pas notre crise, ce n'est donc pas à nous de la payer C'est maintenant au tour des grosses fortunes et des actionnaires de payer. Les travailleurs et les syndicats de Carrefour, et bien d'autres encore, ont montré que seule une prise de position de principe musclée peut garantir les droits des travailleurs. Maintenez donc fermement vos revendications syndicales légitimes. Pas de boîte vide mais une réelle augmentation des salaires bruts, en sus de l'index
Pour une augmentation au niveau national des salaires bruts minimaux
Arrêtez les cadeaux aux patrons payés par le contribuable
Des garanties pour le maintien de l'emploi L'appoint jusqu'à 100 % en cas de chômage économique, et payé par les patrons
Pour une diminution directe du prix de l'énergie via une réduction de la TVA de 21 à 6 %, payée par Electrabel | Donnez votre avis sur www.ptb.be/enquete: " Que faut-il faire pour l'amélioration du pouvoir d'achat, pour plus d'emplois ? " Désirez-vous en savoir plus sur la crise économique ? Est-elle imputable à une attitude irresponsable de quelques banquiers ou s'agit-il d'un phénomène plus ample ? Marx avait peut-être raison, après tout, non ?
Venez donc à l'Université marxiste entre Noël et Nouvel An. Renseignements, programme et inscriptions sur www.marx.be.
Avec nos salutations amicales, Jef Bruynseels Johnny Coopmans Jo Cottenier Inscrivez-vous à Syninfo, la lettre d'infos syndicales du PTB Communiquer s.v.p. les donées à syninfo@ptb.be avec mention "inscription" *Nom, prénom : *E-mail : Adresse : Syndicat et secteur : Fonction : Entreprise/Lieu de travail : Si vous ne voulez plus recevoir Syninfo, veuillez renvoyer ce mail (avec 'Répondre' dans le menu) avec la mention : "désinscription" | | |
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