La Presse capitaliste est "libre". Vous y croyez ?

La grande presse capitaliste serait "libre", "neutre" "démocratique" et "indépendante". Elle n' est pas censurée, nous dit-on... En réalité, nous payons pour obtenir des scoops, des informations manipulées, destinés à fabriquer notre opinion. Elle vit principalement de la publicité reçue des grosses sociétés multinationales.

dimanche, juin 08, 2008

L'Erythrée, un îlot résistant en Afrique de l'Est

-------- Message original --------
Sujet: : L'Erythrée, un îlot résistant en Afrique de l'Est
Date: Sun, 8 Jun 2008 14:02:37 +0200
Répondre à :: melusine mailto:melusine@nerim.net
Pour :: sortir de l europe mailto:sortirdeleurope@yahoogroupes.fr




Atlas alternatif
Recommander
Cliquez ici pour recommander ce blog
Samedi 7 juin 2008
Il y a deux semaines, dans un entretien au Monde du 20 mai, le président érythréen Isaias Afwerki accusait Washington d'attiser les différends frontaliers entre Asmara et ses voisins, Djibouti et l'Ethiopie, et déclarait que le processus de démocratisation dans son pays ne reprendrait que si les Etats-Unis mettaient fin à l'état de guerre qu'ils entretiennent dans la zone (http://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/05/19/isaias-afwerki-la-politique-americaine-dans-la-corne-de-l-afrique-est-un-echec_1046809_3212.html). Le même jour le quotidien atlantiste accusait Asmara d'être un régime "intransigeant et nationaliste". Il devait cependant reconnaître que si presque partout en Afrique les Etats sont faibles, l'Erythrée faisait exception et que "l’éducation et l’accès aux soins sont gratuits. Le chômage est minime. Lourdement sanctionnée, la corruption est inexistante, tout comme la délinquance et la criminalité." (http://www.awetom.com/?p=430). La force de l'Etat en Erythrée constitue notamment un atout important dans le contexte actuel de crise alimentaire malgré la grande pauvreté de ce pays, qui a été sérieusement aggravée par la guerre avec son voisin éthiopien de 1998-2000 (http://www.reliefweb.int/rw/RWB.NSF/db900SID/ASIN-7FBQPG?OpenDocument&rc=1&cc=eri).

L'Erythrée fait l'objet de pressions permanentes. Djibouti (qui accueille une base française et une base américaine sur son sol) a récemment accusé l’armée érythréenne d’avoir violé sa frontière nord (ce qu'Asmara a démenti), et le différend frontalier avec l'Ethiopie (client de Washington, qui occupe en ce moment militairement la Somalie) n'est toujours pas réglé. Le thème religieux fonctionne comme instrument de l'impérialisme occidental contre l'Erythrée. En 2004 la Commission sur la Liberté religieuse internationale américaine (USCIRF) - un organisme gouvernemental étatsunien - a dépêché une délégation en Erythrée en 2004. Elle a classé en 2005 l'Erythrée dans la liste de ses "pays de préoccupation particulière" (countries of particular concern), avec le Myanmar, la China, l'Iran, la Corée du nord, l'Arabie Saoudite, le Soudan, le Turkéménistan, l'Ouzbékistan, la Pakistan et le Vietnam (http://www.uscirf.gov/index.php?option=com_content&task=view&id=1456&Itemid=59). Comme conséquence de cette inscription, l'Erythrée a fait l'objet par le Département d'Etat en septembre 2005 d'un embargo sur les ventes d'armes. Le rapport de l'USCIRF pour 2006 lui reproche d'être méfiante ("suspicious") à l'égard des groupes religieux baptistes, pentecôtistes, évangélistes et autres groupes chrétiens qui ne sont pas traditionnellement implantés en Erythrée (à la différence de l'Eglise copte et de l'Eglise catholique qui y sont institutionnalisées) - http://www.uscirf.gov/images/AR_2007/eritrea.pdf. On rappellera que les églises évangélistes sont directement liées aux intérêts étatsuniens. Par exemple, via leurs ONG, elles tentent de diffuser des OGM auprès des paysans, comme cela s'est produit en Ouzbékistan (http://atlasalternatif.over-blog.com/article-12868350.html). L'USCIRFdans son dernier rapport encourage le financement d'une commission des droits de l'homme "indépendante" (c'est à dire pro-occidentale) en Erythrée. L'Agence d'Etat pour le Développement international américaine USAID a fermé ses bureaux à Asmara le 31 décembre 2005 à la demande du gouvernement érythréen.

Les relations avec l'Union européenne, alliée des Etats-Unis, ont aussi été souvent tendues. En novembre 2001, l'Eythrée avait expulsé l'ambassadeur d'Italie après une ingérence dans sa politique de réglementation des médias. Le Parlement de Strasbourg a voté une résolution contre le gouvernement érythréen 7 février 2002(http://www.shaebia.org/natural_to_protest_unfair_resolution.html) L'Union européenne depuis lors multiplie régulièrement les demandes d'instauration du pluralisme dans ce pays en vue du développement de partis plus favorables aux intérêts occidentaux (http://www.eritreadaily.net/News0407/article0907193.htm). Elle incite aussi le gouvernment érythréen à favoriser davantage le secteur privé capitaliste en libéralisant le marché et diminuant les impôts sur les sociétés (http://www.deleri.ec.europa.eu/eu_and_eritrea/country_strategy_paper_2002-2007.pdf p. 11)

A l'heure où Washington multiplie les sources de conflits (au Soudan, en Somalie) pour contrôler la Corne de l'Afrique sur la route du pétrole, l'Erythrée serait-elle pour les pouvoirs occidentaux un nouveau village d'Astérix à renverser ?

FD.


Libellés :