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mardi, mai 27, 2008

Spécial Russie



-------- Message original --------
Sujet: Fw: Spécial Russie
Date: Sat, 17 Nov 2007 17:51:40 +0100
Répondre à :: melusine mailto:melusine@nerim.net



----- Original Message -----
From: Sun Tzu
Sent: Saturday, November 17, 2007 4:00 PM
Subject: Spécial Russie

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spécial russie
semaine 47 - 2007
Spécial Russie
L’article, paru récemment dans la Pravda, que nous avons traduit à partir de la
version espagnole publiée par le journal en ligne REBELION
(cid:part1.05020306.01000701@skynet.be) est intéressant à double titre.
Historiquement il revient sur l’histoire de l’URSS vue à travers le filtre de la
démographie qui est, parmi les sciences sociales, la plus quantifiable et la plus
éclairante sur le temps long des sociétés.
Politiquement, il s’inscrit, après la décennie catastrophique (1990-2000) dans la
revitalisation du débat interne à la Russie sur son avenir.
La Russie, plus vaste Etat du monde, à peu prés la surface additionnée du Canada
et des Etats-Unis, est une zone de basse pression démographique. C’est pourquoi
la question démographique y est centrale.
Soit cette population clairsemée trouve la force de s’unir dans un projet commun
et elle devient une force motrice de l’Histoire, proprement bouleversante : Octobre
17, Stalingrad, soit elle se désunit et les vautours aussitôt s’approchent de ce
grand corps malade, qui soigne ses plaies les plus vives à coup de vodka, et
attendent l’agonie pour sucer l’abondante moelle (pétrole, gaz, charbon, nickel,
or.....) de cette immense ossature.
L’incontestable popularité de Poutine est due au fait qu’il a, en écartant les
vautours, conduit la Russie sur les chemins de la guérison. Le nationalisme qu’il
professe peut déboucher soit sur des actes racistes – il y en a – soit sur la
reconstruction d’une identité socialiste et fraternelle. Le texte de VICTOR
TRUSHKOV va dans ce sens.
Il déplaira aux contempteurs patentés de la Russie contemporaine et de l’URSS
ancienne (ce sont curieusement souvent les mêmes) : journalistes, intellectuels
médiatiques, experts et universitaires consensuels et médiatisés. Mais il fait partie
de la recherche de la vérité dans la compréhension de la situation mondiale.

Sur les morts du communisme soviétique
et ceux du capitalisme russe
Vingt trois degrés plus bas

Par VICTOR TRUSHKOV
La Pravda n° 118 du 25.10.2007
Traduction COMAGUER à partir du texte en espagnol
(les passages en majuscule sont dans l’original).
Dans l’histoire, seuls les êtres humains, entrent inévitablement, par l’action, en relation
les uns avec les autres, ce que ne peuvent faire ni les objets, ni aucun autre être vivant.
La population est la source principale de n’importe quel développement social. C’est
merveilleux de disposer de richesses naturelles uniques, mais c’est seulement par le
travail de la population qu’elles se transforment en richesses sociales. C’est l’ABC du
marxisme. Et quand on se met à parler de la mise en valeur des richesses du pays la
population est ce qu’on doit prendre en compte en premier.
Les gens astucieux et mal intentionnés qui travaillent actuellement dans ce champ de
recherche historique ont créé une grande quantité de mythes et de légendes qui en
certaines occasions dégénèrent en véritables mensonges.
Les détracteurs professionnels du socialisme et du système soviétique sont ceux qui
mettent le plus d’acharnement dans cette activité.
C’est comme s’ils avaient organisé entre eux un concours pour voir celui qui de la
façon la plus indécente et la plus impardonnable s’emploie à inventer le plus grand
nombre de « victimes » du « pouvoir soviétique » dans les années : 30 millions de
personnes, 60 millions..., 80 millions ... 100 millions ...en sous-entendant qu’il s’agit
seulement de la population adulte et avant tout des hommes.
Il semble qu’il ne leur
vient même pas à l’esprit que toutes ces affabulations pourraient être réfutées par
n’importe quel élève en fin d’école primaire.
La population de l’URSS, l’année où elle s’est constituée en Etat unifié s’élevait à
136,1 millions de personnes parmi lesquelles on dénombrait, fin 1922, 63 millions
d’hommes. Que nous reste-t-il si nous soustrayons ne serait-ce que 60 millions de
victimes mythiques ?
Qui donc alors a combattu pendant la Grande Guerre
Patriotique ? D’où sortirent les alors les 51 millions d’hommes que comptait en 1939
la seule République Socialiste Fédérative de Russie (RSFR)? A cette date la
population totale de l’URSS était proche de 93 millions.

Faisons une autre comparaison à laquelle se refusent toujours les antisoviétiques. Je
me réfère aux périodes de croissance dans la RSFR et aux Etats-Unis d’Amérique du
Nord (qui était le nom officiel du pays jusqu’à la seconde guerre mondiale) Pourquoi la
Russie et pas toute l’Union Soviétique ? Parce que, dans les années 30, le territoire de
la RSFR n’a pas subi de modifications alors qu’entraient dans l’URSS 4 nouvelles
républiques : Moldavie, Lettonie, Lituanie, Estonie ainsi que l’Ukraine occidentale et
la Biélorussie occidentale. Dans les 13 années séparant les recensements de 1926 et
1939 le nombre d’habitants de la RSFR augmenta de 13,9%. Il ne s’agit pas de
données de la Direction Centrale de la Statistique de l’URSS, que les défenseurs du
capitalisme aiment tant mettre en doute, mais de données qui ont été
scrupuleusement vérifiées par l’actuel Institut de recherches scientifiques en Statistique
qui dépend de l’Agence Statistique de la Fédération de Russie (ROSSTAT).
La population des Etats-Unis d’Amérique du Nord qui continuait à croître grâce aux
émigrants d’Europe et d’autres parties du monde augmenta de 8% entre 1930 et 1940.
Ce sont des chiffres éloquents. Mais revenons à la Russie. Dans les années 30 la
population augmenta de 13,37 millions.
Comparons ces chiffres à la croissance globale de la population globale de la Russie
tsariste dans une époque assez prospère comparée à l’actuelle, comme fut la première
décennie du XX° siècle. Entre 1901 et 1910, la population de la Russie s’accrut de
13,37 millions de personnes. Revenons à l’étude du professeur Vassili Simchera,
directeur de ROSSTAT : « Développement de l’économie russe durant un siècle.
Evolution historique (Editions NAUKA – 2006). Dans cet ouvrage il analyse
minutieusement la dynamique de la population pendant le XX° siècle. Les chiffres sur
la croissance annuelle de la population sont particulièrement intéressants. Observons
les variations dans la période qui sépare la Guerre Civile de la Grande Guerre
Patriotique.
Les conséquences démographiques de la Guerre Civile furent perceptibles jusqu’en
1923 où la variation de la population était de – 0,2%. Au contraire, dans les 3 années
suivantes de 1924 à 1926, il y eut une croissance record, qui atteignit +1,9% par an.
Ensuite, au cours des 11 années suivantes, on observa une croissance régulière de la
population.
Dans la RSFR elle était de 1,1% l’an (soit environ 1 million de personnes). Et soudain
nous observons une autre inflexion. De nouveau, en trois années, on enregistre une
croissance démographique notable de 1,6% l’an (1,7 millions de personnes par an).
Prêtons donc attention à ces années 1938, 1939, 1940.
Non, je n’ai pas la moindre intention de démentir à l’aide de toutes ces données
fiables de ROSSTAT le fait qu’il y eut répression dans la seconde moitié des années
30. Et malheureusement elle eut un caractère de masse. Mais je refuse
catégoriquement l’accusation portée contre le Parti Communiste Bolchevique et le
pouvoir soviétique selon laquelle il aurait accompli un génocide contre son propre
peuple. Le mythe sur ce supposé génocide est faux du début à la fin. Accuser le Parti
Communiste et l’Etat soviétique est une méchante calomnie ainsi que le démontre la
statistique impartiale.
Pendant le XX° siècle, LA POPULATION DE LA RUSSIE a augmenté de 76,1
millions c'est-à-dire plus que doublé. Les scientifiques ont calculé que la population du
pays aurait été multipliée par 4 par rapport à 1900. Mais il y eut trois crises
démographiques qui l’empêchèrent.
La première est liée à la Première Guerre Mondiale et à la Guerre Civile. Durant ces
années la population diminua de 3,2 millions de personnes. Le pouvoir soviétique put
combler ces pertes en à peine deux ans et, dès 1925, le maximum atteint avant la
période des guerres était dépassé. Au total, pendant des années de la construction
socialiste précédent la Seconde Guerre Mondiale, la population de la RSFR augmenta
de 20 millions.
La seconde crise démographique profonde eut lieu pendant la Grande Guerre
Patriotique. En plus il faut prendre en compte le fait que la guerre continua à faire des
victimes jusqu’en 1950. La population n’arrêta pas de décliner de 1941 à 1950 et la
perte est estimée à 8,6 millions de personnes. Parmi eux 2,6 millions moururent dans
les 5 années suivant la victoire. Le retour aux niveaux antérieurs ne fut effectif qu’en
1955.
La troisième crise démographique est probablement la plus tragique car il s’avère
impossible de lui trouver une justification. Elle eut lieu dans une période de paix.
Pendant cette période, selon la terminologie couramment acceptée ne fut livrée contre
nous aucune « guerre froide ». La restauration du capitalisme « fusille »
implacablement presque un million de personnes par an. Et cela dure depuis 16 ans.

Il reste aujourd’hui en Russie le même nombre d’habitants qu’en 1984 dans la RSFR.
Nous en sommes arrivés à des niveaux inférieurs à ceux du début de la Perestroïka.
N’est-ce pas symbolique ? Et amer, c’est le moins qu’on puisse dire.
23 années perdues dans l’évolution démographique naturelle de l’histoire de la Russie,
23 années de recul. Peut-être n’est-ce pas suffisant ? C’est autant que durant le règne
du tsar Nicolas II, le sanguinaire, qui aboutit à la Grande Révolution Socialiste
d’Octobre.
La PROPAGANDE DE LA RESTAURATION CAPITALISTE s’efforce de
justifier l’agonie du pays en l’attribuant à la répercussion démographique de la Guerre.
Il est certain que l’invasion de l’Union Soviétique par le fascisme a eu des
répercussions. Mais en faire la cause de l’actuel génocide (un génocide authentique,
pas inventé par des manipulateurs politiques habiles et rusés) est impossible.
La première vague du contrecoup démographique de la Grande Guerre Patriotique
est arrivée dans la seconde moitié des années 60, deux décennies après la victoire.
Entre 1968 et 1971 le rythme d’accroissement de la population diminua de moitié et
tomba à 0,5% par an. Les quatre années suivantes ce taux ne put dépasser 0,6 %. Puis il
remonta et approcha de 1%.
La seconde vague est plus faible, moins perceptible. Mais elle ne peut être ignorée. Il
est certain qu’un demi-siècle après le début de la Grande Guerre Patriotique, c’est à
dire dans les années 1990-1991 la croissance de la population comparée à celle des
années précédentes, se réduisit de moitié, descendant jusqu’à 0 ,4 % par an.
Mais c’est ensuite que commença l’extinction. Depuis 1994, la population a diminué
de 6,7 millions. Les pertes réelles ont été 1,5 fois plus importantes car il faut prendre
en compte qu’en ces années là 3,5 millions de personnes arrivèrent dans la Fédération
de Russie en provenance des « nouveaux Etats » (NDT :anciennes républiques de
l’URSS)
Par conséquent, la restauration capitaliste a « fusillé » pas moins de 10 millions de
russes. C’est plus que les pertes subies par la Russie entre 1941 et 1950.

(NDT : le chiffre, couramment admis, de 20 millions de morts du fait de la guerre
s’applique à la population de toutes les républiques de l’URSS et pas à la seule Russie)
ON EN CONCLUT QUE LA CAPITALISME, IMPOSE AU PAYS PAR LA
FORCE, n’est pas moins inhumain que le fascisme hitlérien. Il détruit sans pitié la
principale ressource du pays. En conséquence, pour le salut de la Russie, ce
capitalisme inhumain doit être vaincu d’une façon résolue et implacable, comme nos
pères et nos grands-pères détruisirent l’odieux ennemi offrant à la planète une Grande
Victoire.
Dans cette lutte actuelle – la guerre est la guerre – le choix des moyens est dicté par les
circonstances. Un bulletin de vote, si nous savons l’utiliser de façon rationnelle, peut se
convertir en légende, comme les Katiouchas. C’est toujours le cas lorsque la puissance
de feu du bulletin de vote est appuyée par l’offensive de tout le peuple travailleur.
comaguer@nomade.fr

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