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vendredi, septembre 18, 2009

[romain : paix_socialisme_communisme] Fw: Grippe mexicaine :interview de l'épidémiologiste Luc Bonneux

 

From: nicolas
Sent: Thursday, September 17, 2009 9:26 PM
To: Romain
Subject: [romain : paix_socialisme_communisme] Fw: Grippe mexicaine :interview de l'épidémiologiste Luc Bonneux

 


18 août 2009 17:09 | Il y a : 30  jour(s) |

Grippe mexicaine :: Interview de l'épidémiologiste Luc Bonneux

« Les antivirus : pas de confiance aveugle »

Nick Dobbelaere

Luc Bonneux : « Se laver les mains est toujours une bonne idée. Les virus détestent ça. C'est un mode de vie sain, grâce auquel on peut prévenir bien des maladies. » (Photo The Big Blend)

Selon l'épidémiologiste Luc Bonneux, la crainte à l'égard de la grippe mexicaine est exagérée. Et elle est surtout imputable aux médias et aux hommes de science. « Les politiciens ne sont pas innocents non plus », estime-t-il. « Ils veulent surtout montrer qu'ils font quelque chose. »

Au début du mois, Luc Bonneux publiait un billet d'humeur surprenant dans le quotidien flamand De Standaard. Il y déclarait que les gens se font inutilement du mauvais sang à propos de la grippe mexicaine qui, tout bien pesé, paraît moins sévère qu'une simple grippe hivernale. Bonneux tire sur les médias et les fonctionnaires de la santé publique qui font la promotion de médicaments inutiles contre la grippe, soutenant ainsi l'industrie pharmaceutique. « J'estime qu'il importe qu'on dise aux gens, et surtout quand ils sont en bonne santé, qu'avec ces médicaments, ils risquent d'aller pis que mieux », affirme Bonneux.

Pourquoi les médicaments contre la grippe, tel que le Tamiflu, ne servent-ils à rien contre la grippe ?

Luc Bonneux. Ces médicaments ne sont pas des antibiotiques. Ils ralentissent seulement la progression du virus. Le problème de la grippe, c'est qu'on ne voit les premiers symptômes qu'au moment où l'on est déjà complètement contaminé par le virus. Cela veut dire qu'on commence à administrer l'anti-grippe lorsqu'il ne peut plus freiner grand-chose.

Pourtant, on prescrit encore très souvent ces produits…

Luc Bonneux. Aux Pays-Bas, ils sont prescrits en grandes quantités. Sur ce plan, la Belgique est plus conservatrice, dans le bon sens du terme. La Belgique ne suit pas trop vite les modes d'un jour. Cela est dû en grande partie, selon moi, au commissaire de la grippe, Marc Van Ranst, qui a une attitude réfléchie, réservée et experte sur la question. Il a su freiner la panique. Mais aux Pays-Bas, il en va tout autrement. Les médias ont entretenu la peur de la grippe, si bien que les familles ont acheté des tas de doses d'anti-grippe via Internet. Un virologue à sensation, qui utilise bien les médias, a régulièrement pu y prendre la parole. Et ce même virologue a manifestement des liens avec l'industrie pharmaceutique. Ca a été du marketing pur et simple : on a donné la frousse aux gens.

D'où viennent ces scénarios de la peur ?

Luc Bonneux. Etonnamment, cette peur a été générée en premier lieu par les scientifiques. Ceux-ci font passer la maladie pour plus grave qu'elle ne l'est, afin de pouvoir obtenir des subsides des autorités.  Leurs laboratoires de recherche coûtent cher, ce qui les oblige à collaborer avec l'industrie. L'État ne peut plus avancer l'argent pour financer un grand centre de recherche universitaire. La plupart des hommes de science ont des liens étroits avec l'industrie, qui met des moyens à leur disposition et qui, de ce fait, attend quelque chose en échange. En conséquence, les « études » réalisées par ces chercheurs sont souvent le résultat des pressions du lobby pharmaceutique.

Quand de telles études paraissent, les médias en font des histoires à sensations et les amplifient. On ne doit pas sous-estimer leur rôle. Cela semble peut-être fort mais, pour les médias, seules les mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles.

Les hommes politiques ne devraient-ils pas passer au-dessus de cette crainte non fondée ?

Luc Bonneux. Les hommes politiques veulent surtout montrer qu'ils font quelque chose. Ils auraient mieux fait de suivre la façon de faire d'un Jean-Luc Dehaene, à savoir résoudre les problèmes lorsqu'ils se posent. Or, les hommes politiques ont une tendance à agir de façon proactive. Par exemple, en 2005, à l'époque de la grippe aviaire, les hommes politiques se sont laissé imposer des médicaments comme le Tamiflu. Ils se retrouvent avec ces médicaments sur les bras et ne peuvent plus faire machine arrière. Leurs intentions ne sont pas mauvaises mais il aurait plutôt fallu réfléchir et observer d'abord, et agir ensuite.

Notre pays est-il suffisamment préparé à une importante percée de la grippe mexicaine ?

Luc Bonneux. Je n'ai absolument pas peur de la grippe mexicaine en Belgique. Je pense que, sur ce plan, nos faiblesses, à savoir le fait que les soins de santé seraient débordés en cas de pandémie, se mueront en force.

La Belgique a mené une politique intelligente en ce qui concerne la commande des vaccins. Si la Belgique veut vacciner à grande échelle, le modèle kiwi est évidemment l'approche adéquate (le commissaire de la grippe, Marc Van Ranst, a déclaré dans Solidaire, le 25 juin, que la Belgique applique le modèle kiwi dans l'achat des vaccins, ndlr). On va négocier avec l'industrie et on dit : « Que proposez-vous ? ». On passe alors la commande auprès du plus offrant. Les Pays-Bas ont d'abord annoncé qu'ils allaient acheter 34 millions de vaccins puis qu'ils négocieraient sur le prix. C'est un peu comme si vous laissiez vos armes au vestiaire. (il rit) Car les entreprises pharmaceutiques ne font pas dans la philanthropie. Elles évaluent ce que le naïf à l'intention de payer. Et si le naïf dit à l'avance qu'il en veut 34 millions, il n'a déjà plus de marge pour négocier.

La Belgique prend 12 millions de vaccins, les Pays-Bas 34 millions. Y en aura-t-il bien assez pour vacciner toute la population mondiale ?

Luc Bonneux. Non, la capacité de production est trop limitée. Si les pays riches, comme les Pays-Bas, commandent assez de vaccins pour vacciner deux fois leur population, d'autres pays connaîtront une pénurie de vaccins. Dans le meilleur des cas, 800 millions de personnes pourront être vaccinées. Ce serait une prestation incroyable mais il resterait encore plus de 5 milliards de personnes sur le carreau…

En conclusion, quelles mesures pouvons-nous prendre personnellement pour réduire le risque de contagion ?

Luc Bonneux. Ce qui est très efficace, c'est de se laver très souvent les mains. Les virus n'aiment pas ça. Contrairement à ce que certains penses, le virus se propage surtout par les mains, et pas par la toux et les éternuements. On tousse rarement en face de quelqu'un, mais plutôt sur une table ou une poignée de porte. Les masques buccaux ne sont intéressants que lorsque vous avez déjà le virus et que vous ne voulez contaminer personne.

Je dirais que, de façon générale, se laver les mains est toujours une bonne idée. C'est une habitude saine qui peut prévenir bien des maladies.

PTB

 

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