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dimanche, mars 29, 2009

Actualités Internationales : Crise du capitalisme international

 

From: Forum Unité Communiste
Sent: Sunday, March 29, 2009 8:46 PM
Subject: Actualités Internationales : Crise du capitalisme international


Auteur: T 34
Sujet: Crise du capitalisme international
Envoyé : 29 Mar 2009 à 18:46

On a beaucoup parlé ces derniers jours en France des salaires des patrons. Il est vrai que l'affaire des stock-options des quatre dirigeants de la Société Générale a beaucoup ému l'opinion publique. Comment accepter que ces hommes s'octroient une rémunération supplémentaire de près d'un million d'euros à eux quatre, et cela, à l'heure où le chômage frise des records et où les salariés sont invités à se serrer la ceinture ? Le tollé général et les pressions politiques ont forcé la présidence de la « SG » à faire machine arrière, mais cette question des salaires complémentaires reste posée.

Une rémunération plus qu'une prime

Résumons d'abord ce qu'est une stock-option. Il s'agit de la possibilité d'acheter une action à un prix donné quel que soit son cours. Exemple : un Pdg bénéficie de stock-options à 20 euros l'une. Si le cours de l'action est de 50 euros, il peut « exercer son option », c'est-à-dire bénéficier d'actions au prix de 20 euros pour les revendre à leur cours réel et donc empocher une plus-value de 30 euros. Voilà rapidement résumé le principe de base des stock-options. Au départ, ces dernières ont été utilisées dans les sociétés qui venaient se créer et qui n'avaient pas les moyens d'offrir des salaires mirobolants à leurs dirigeants et leurs cadres. C'était le cas notamment des entreprises technologiques de la Silicon Valley.

Mais le système a rapidement dérapé et les stock-options sont devenues des rémunérations complémentaires pour nombre de compagnies quelle que soit leur taille. Et très vite, est apparue la contradiction majeure, pour ne pas dire le principal danger, de ces salaires additionnels. Comment empêcher un patron détenteur de stock-options de ne penser qu'à une seule chose, en l'occurrence l'augmentation du cours de l'action de son entreprise. En effet, plus ce cours est élevé et plus la plus-value potentielle à réaliser avec les stock-options est importante. C'est ce qui peut conduire des dirigeants à favoriser le cours de Bourse au détriment du développement à long terme de l'entreprise ou, bien pire, au détriment de l'emploi des salariés étant entendu que l'annonce d'un plan de licenciement provoque souvent une hausse des cours.

C'est donc le caractère pervers de ce mode de rémunération qui pose problème, sans compter l'aspect disproportionné des sommes en jeu. Pour se défendre, le patronat, qu'il soit français ou d'ailleurs, affirme que les stock-options sont un moyen de fidéliser les dirigeants et cadres d'entreprises. L'argument vaut ce qu'il vaut. On sait aujourd'hui que nombre de patrons ont bénéficié de stock-options alors que leurs sociétés perdaient de l'argent. D'autres ont vendu leurs actions quelques jours avant l'annonce de mauvaises nouvelles qui ont fait baisser le cours de l'action. Du coup, nombreux sont ceux qui incitent les autorités politiques à alourdir la fiscalité des stock-options, ou alors, à étendre la période durant laquelle leurs détenteurs ne peuvent les exercer.


Un cas moral

Mais encadrer l'emploi des stock-options ne suffira pas. La véritable question, basique mais qui reste posée, concerne avant tout le niveau de rémunération des patrons. Au nom de quoi, un Pdg toucherait-il jusqu'à cent fois le salaire moyen dans son entreprise ? Sur le plan moral et éthique, cette réalité est indéfendable et rien, pas même des qualités d'excellent manager, ne justifient un tel écart. Quant au plan économique, on commence à réaliser qu'une entreprise dont les dirigeants sont trop bien payés présente tous les symptômes d'une république bananière avec de hauts niveaux de corruption interne et une large démotivation du personnel de base. A bien des égards, la question de la rémunération des patrons reflète bien les dérives actuelles du système libéral.


le quotidien D'Oran