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jeudi, novembre 21, 2013

Nos camarades turcs se meurent

Sent: Monday, November 18, 2013 11:10 AM
Subject: Nos camarades turcs se meurent

«Aucun militant de Turquie ne doit être extradé!»
Dernièrement, le gouvernement grec procède à des descentes dans les maisons et sur les lieux de travail de réfugiés politiques originaires de Turquie. La police les arrête, les emprisonne et procède à leur extradition vers la Turquie et d'autres pays. Il est important de rappeler le cas caractéristique de Bulut YAYLA enlevé en plein milieu de la rue et remis à Erdogan à la manière des gangsters, prétendant même que son arrestation avait eu lieu en Turquie!
Quatre militants, réfugiés politiques originaires de Turquie sont actuellement dans les prisons grecques avec à leur encontre des mandats d'extradition d'Allemagne, de France et de Turquie. Le «crime» qui leur est reproché par ces pays est leur action politique. Si Ahmet Düzgün Yüksel est expulsé vers l'Allemagne il sera emprisonné et mis à l'isolement pour trois ans. Un emprisonnement de longue date attend Erdoğan Çakir, s'il est extradé vers la France. L'expulsion vers la Turquie Hasan Biber et Mehmet Yayla signifiera pour les deux militants: l'emprisonnement, la torture et la mort.
Les 4 militants emprisonnés sont grève de la faim illimitée depuis le 24 septembre contre les jugements iniques dont ils ont fait l'objet et demandent à ne pas être expulsés.
Nous appuyons leurs revendications. Nous élevons la voix de la protestation contre le choix (de livrer les militants à leurs persécuteurs), qui est au-delà et en dehors de toute logique de droit, d'humanité, de compassion et de respect des droits démocratiques. Le peuple grec, qui a vécu de façon dramatique la vie de réfugiés, les persécutions politiques et même le fascisme, a une sensibilité particulière quant aux questions liées aux droits et libertés démocratiques.
Nous demandons à l'État grec de ne pas agir à l'encontre des sentiments du peuple grec. Le peuple grec entoure avec des sentiments d'amitié, de solidarité et de soutien les militants réfugiés politiques provenant de Turquie qui luttent pour que leur peuple bénéficie d'un avenir meilleur.
La solidarité est plus forte que la persécution. La solidarité vaincra!

Rapport médical concernant les prisonniers grévistes de la faim
À l'infirmerie de la prison de Korydallos, j'ai aujourd'hui examiné les prisonniers en grève de la faim Messieurs Sabri DÜZ (Hasan BIBER) 55 ans, Erdoğan Çakir 48 ans, et Mehmet Yayla 33 ans. Ceux-ci sont en grève de la faim depuis 31, 34 et 29 jours, respectivement.
Leur état de santé est extrêmement critique et se présente analytiquement comme suit:
M. Sabri DÜZ (Hasan BIBER) 55 ans, a perdu au total 6 kg de son poids corporel soit 8,5% de son poids corporel initial. Il manifeste un intense malaise, hypotension orthostatique (TA couché 100/70 mmHg et debout 70/50 mmHg), accompagnée en se levant de sensations d'étourdissement, ainsi que des troubles du système gastro-intestinal. Il a une perte apparente de graisse et de tissu musculaire. Outre le facteur âge un autre facteur de risque est à prendre en compte. En effet comme il me l'a appris, il avait déjà fait des grèves de la faim deux fois dans le passé (de 14 jours en 1994 et de 10 jours en 1997).
M. Erdoğan Çakir 48 ans, a perdu un total de 9 kg de poids corporel soit plus de 14% de son poids corporel initial. Il manifeste un malaise profond et une faible pression artérielle (90/50 mmHg) sans effets orthostatiques. Il souffre également de graves troubles du système gastro-intestinal. Il a une grande perte de graisse et de tissus musculaires. Il souffre de gingivite de la famine. Dans le dossier de suivi de sa santé en prison, sont enregistrés des taux de glucose à la limite du faible (55-76 mg/dl), malgré le fait que lui et ses camarades consomment de petites quantités de sucre. Outre le facteur âge un autre facteur aggravant est à prendre en compte. En effet comme il me l'a appris, il a déjà fait dans le passé des grèves de la faim par deux fois (des multiples de 10 jours en 1994 et 1995 et de 41 jours en 1999).
M. Mehmet Yayla 33 ans a perdu un total de 8 kg de poids corporel soit plus de 12% du poids corporel initial. Il éprouve d'intenses malaises et mentionne des tendances fréquentes à l'évanouissement. Il souffre d'une instabilité hémodynamique avec de l'hypotension orthostatique (TA 90/70 mmHg couché et une tension artérielle systolique de 70 mmHg en position debout) ainsi que de la tachycardie (115 battements/min) après une marche de juste quelques mètres. Il souffre en outre de l'engourdissement des bouts de ses mains, de gingivite et de troubles graves du système gastro-intestinal. Dans son dossier de santé à l'infirmerie de la prison sont enregistrés des niveaux de glucose entre 70-80 mg/dl, malgré le fait que lui et ses camarades consomment de faibles quantités de sucre. Il a une perte apparente de graisse et de tissu musculaire. Outre le facteur âge un autre facteur aggravant est également à prendre en compte. En effet il a comme les deux autres prisonniers, déjà fait une grève de la faim de 30 jours en 2005.
En conclusion: les trois prisonniers en grève de la faim sont dans un état extrêmement grave et au bord de la mise en danger de leur vie. Il convient de noter le fait que depuis un mois, aucun d'entre eux n'a été soumis à un examen hématologique ou cardiologique complet, et qu'aucun transfert à l'hôpital ne leur a été proposé.
De mon côté j'ai proposé le transfert de tous les trois à un hôpital public, mais ils m'ont dit qu'ils ne veulent pas de traitement, et qu'ils continueront la grève de la faim jusqu'au bout.
Dans ces circonstances, et compte tenu de l'incapacité de fournir si nécessaire des soins médicaux d'urgence à la prison, il y a un danger imminent et grave de tragédie humaine.
Dr. Olga Kosmopoulou,
Pathologiste, médecin-chef Α ΕΣΥ [Système de santé national]
Membre ΕΓ ΟΕΝΓΕ [Secrétariat exécutif de la Fédération des médecins hospitaliers de Grèce]
Membre ΔΣ Ιατρικού Συλλόγου Πειραιά [Conseil d'Administration de l'association médicale de Pirée]