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samedi, septembre 11, 2010

CHARLEROI: notre camarade Belkacem nous a quittés...

Le PTB - Charleroi plus particulièrement endeuillé ...:
 
 

In memoriam Belkacem Chilali

Belkacem Chilali nous a quittés ce samedi 4 septembre 2010. Son amie Myriam De Ly lui rend hommage.

Des hommes comme toi, il n'y en a pas deux

 

Tu étais un combattant, Belkacem, un homme de la solidarité, un homme de la masse. Tu es né en Algérie, près de Tizi Ouzou, près des montagnes de Djurdjura et tu avais en toi la force de ceux qui veulent déplacer des montagnes. Très jeune, tu as combattu le colonialisme français en Algérie dans les rangs du FLN. C'est une période qui t'a fortement marqué.

Tu as été mineur de fond dans la région de Charleroi et tu étais délégué de la FGTB. Et tu mobilisais tes troupes pour la grève quand il y avait des problèmes.

Un jour, tu es allé frapper à la porte de la Braise, de la FGTB et du MOC, lorsque ton beau-frère s'est retrouvé enfermé dans le centre fermé de Vottem. Lors d'une conférence de presse à Gosselies, tes amis belges ont témoigné leur estime pour toi, pour Mourad, pour la famille.

Tu parlais avec tout le monde, tu défendais tout le monde. Comme Annie, cette femme habitant ta rue, agressée de multiples fois par son ex-mari. Alors que tu étais déjà alité, tu m'as demandé d'aller voir une femme algérienne à qui on avait retiré ses papiers de séjour et sa pension de survie.

Tu étais dans les manifs des sans-papiers, dans les manifs des syndicats; avec ton casque FGTB, ton keffieh, tes drapeaux... Et évidemment tu étais toujours là pour la Palestine ou contre la guerre en Irak.

Depuis le début de l'année, ta maladie s'est aggravée, mais tu ne te plaignais pas. Tu continuais de venir aux activités de la Plate-forme Charleroi-Palestine. Comme à cette action symbolique au Colruyt où tu avais rempli ton caddy de patates israéliennes... Le 31 mai, le jour même de l'attaque israélienne contre la flottille pour Gaza, tu m'a téléphoné :  « Myriam, si tu vas à Bruxelles pour une action, je viens avec toi », et nous sommes partis ensemble...

Je ne pourrais pas compter le nombre de manifs, de mobilisations que nous avons faites ensemble. Nous sommes allés plusieurs fois en Flandre aussi, comme lors de la visite de solidarité avec les travailleurs de Ford Genk.
Tu n'étais pas un triste non plus, Belkacem. Qu'est-ce que nous avons rigolé avec tes blagues ! Tu me disais : « Il fait plus propre en Flandre. On va demander aux Flamands de venir nettoyer les rues en Wallonie... »

Et toujours tu prenais la parole au micro, au mégaphone, à haute voix... Même devant de jeunes lycéens en grève contre la guerre en Irak. Et ce n'était pas toujours facile de t'arrêter... Toujours tu étais là avec un tract ou une pétition en main. Tu marchais beaucoup, de Gosselies  à Marchienne, et sur la route, tu interpellais les gens. Tu as fait un travail gigantesque pour le PTB. Tu ne supportais pas le racisme, le colonialisme et tu avais des répliques toutes prêtes pour ceux qui parlaient en ce sens.

Tu as une famille formidable, Belkacem, avec ta doctoresse Menoune, ton infirmière Tassadith, tes fils, beau-fils et belles-filles et tes petits-enfants que tu adorais. Nous leur présentons nos sincères condoléances.

Belkacem, mon ami, un homme comme toi, on ne l'oublie pas. Car ce sont des hommes de ta trempe qui font changer le monde.

Myriam De Ly