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mardi, octobre 19, 2010

g29 La lettre d'information du site % ATTAC - Bruxelles 1 %

 

Sent: Sunday, October 17, 2010 8:04 PM
Subject: La lettre d'information du site % ATTAC - Bruxelles 1 %

Bonjour,
Voici la lettre d'information du site '% ATTAC - Bruxelles 1 %' ( http://bxl.attac.be ).

Le jeudi 21 octobre  au cinéma Arenberg,

ATTAC-Bruxelles  

vous invite à

une soirée pour deux événements :

 

dès 20 heures 30,

LE GRAND DÉBAT :

 

 « DEVOIR TOUJOURS BANQUER ?

MAINTENANT, ÇA SUFFIT… ! »

 

Avec

Laurent ARNAUTS

avocat au Cabinet « Modrikamen »

(partie plaignante dans le dossier FORTIS)

Marco VAN HEES

fonctionnaire au Ministère des Finances,

auteur de Banques qui pillent, banques qui pleurent…

et Inès TRÉPANT

conseillère politique auprès des Verts au Parlement européen

 

 

à 21 heures 30 précises

LE FILM  :

 

«  LA STRATÉGIE DU CHOC  »

 

une dénonciation percutante des fondamentalistes libéraux,

d'après le best-seller de

NAOMI KLEIN

 

 
_________

DU CHAOS AU KO

Il n'y a pas de hasard dans le monde tel que le voit Naomi Klein.

Pour en faire la nouvelle City de l'ultralibéralisme, les sbires de Pinochet ont fracassé la colonne vertébrale du Chili : la torture et les assassinats du temps de la dictature (1973-1990) y ont été systématiquement utilisés pour briser la résistance au marché.

Idem, lors de l'effondrement des « démocraties populaires » : l'instabilité de la Russie a permis d'imposer une série d'électrochocs à une population jusqu'alors réfractaire. Pour mieux brader les biens publics à l'avantage d'une bourgeoisie ascendante, maffieuse et oligarque. En août 1991, le Washington Post justifiait d'ailleurs pour quoi « le Chili de Pinochet pourra servir de modèle pratique à l'économie soviétique »  : en 1989, la Russie comptait deux millions de pauvres. Ils seront 74 millions en 1995.

En fait, pour démembrer l'ancienne économie centralisée, Boris Eltsine choisira d'exécuter les ordres d'un Cabinet secret dirigé par des conseillers américains, tous adeptes du reaganisme le plus viscéral. En moins d'une année, la consommation des Russes va donc baisser de 40% ; on supprime le contrôle des prix alimentaires ; tous les budgets sont drastiquement compressés, tandis que s'accélèrent les privatisations. La société pétrolière Youkos (qui contrôle plus de pétrole que le Koweït, et génère plus de 3 milliards de dollars par an) est ainsi vendue pour 300 millions (moins de 1% de sa valeur). Résultat : la Russie, qui ne comptait aucun millionnaire, capitalise 17 milliardaires en 2003.

INTÉGRISME. Dans son dernier et ambitieux ouvrage The Shock Doctrine, Noami Klein examine l'histoire économique des trois dernières décennies et la montée de l'intégrisme du marché dans le monde. Ce « capitalisme de catastrophes », comme l'appelle la journaliste, est un système violent qui nécessite le recours à la terreur, à l'effroi, à l'accablement.

Version filmée du best-seller de Naomi Klein, la Stratégie du choc des cinéastes Michael Winterbottom et Mat Whitecross (qui avaient signé ensemble The Road to Guantanamo) expose brillamment les principales thèses de l'essayiste canadienne. Celle-ci n'hésite pas : elle pulvérise la croyance établie, selon laquelle économie libérale et démocratie vont de pair. Dans son essai, la contestataire soutient au contraire que le capitalisme frénétique est imposé à des populations fragilisées, en états de choc –des circonstances propices pour réduire la sphère publique, imposer les dérégulations et aviver les privatisations en tous genres. Une thèse plus que jamais d'actualité –renforcée par la crise financière, qui sert présentement de prétexte à des licenciements massifs (quand les banques affichent des profits insultants), et de justificatif à des politiques d'austérité dure, au nom de la lutte contre les déficits publics… Car le capitalisme prospère de préférence dans les contextes expressément tourmentés pour bâtir un nouvel autoritarisme sur les ruines d'Etats et de sociétés terrorisées (on pense spontanément à l'après-11 septembre). Pour autant, des cataclysmes naturels offrent aussi ce type d'occasions affairistes.

Lors de l'ouragan Katrina par exemple, le représentant républicain de La Nouvelle-Orléans, Richard Baker, déclarera, sans circonvolution : « Nous avons enfin nettoyé les logements sociaux de la ville. Dieu a réussi là où nous avions échoué ». Traduction : en août 2005, la tempête meurtrière a permis de chasser les pauvres (essentiellement des personnes de couleur) de la principale métropole de Louisiane et d'en céder les quartiers reconstruits à une clientèle impatiemment fortunée. L'Administration fédérale, refusant d'allouer des fonds d'urgence pour payer les fonctionnaires, La Nouvelle-Orléans devra congédier 3.000 employés au cours des mois suivants. Par contre, la société Kenyon, division du conglomérat funéraire Service Corporation International (important cotisant à la caisse électorale de Bush) sera chargée de recueillir les morts dans les maisons et les rues : la firme facturera à l'État 12.500 dollars par cadavre, un incroyable pactole. Repartir d'une page « blanche » ? La plupart des écoles publiques de la municipalité ont été remplacées par des charter schools (des établissements financés par les fonds publics mais gérés par le privé), désormais occupées par les enfants d'une élite « blanche » nouvellement installée.

GUERRE PRIVATISÉE. Thuriféraire de la dictature pinochetiste au Chili, Milton Friedman en avait scénarisé la nécessité : « Seule une crise, réelle ou supposée, peut produire des changements. Telle est notre véritable fonction : trouver des solutions de rechange aux politiques existantes et les entretenir jusqu'à ce que des notions politiquement impossibles deviennent politiquement inévitables ». On le sait : les théories obscènes de Friedman vont lui valoir le prix Nobel…

« En prévision de désastres, explique Klein, certains stockent les boîtes de conserve et les bouteilles d'eau ; les disciples de Friedman, eux, stockent des idées relatives au libre marché. En cas de crise, le professeur de l'université de Chicago était convaincu qu'il fallait intervenir immédiatement pour imposer des changements rapides et irréversibles à la société éprouvée par les catastrophes. Variation sur un thème cher à Machiavel, selon qui le mal devait "se faire tout d'une fois" »…

Exactement trente ans après, la formule fait toujours recette, en Irak cette fois, mais de façon beaucoup plus ordurière. Il y aura d'abord la guerre qui –selon les tenants de la doctrine militaire US « Shock and Awe » (littéralement « Choc et effroi »)– avait pour but de « contrôler la volonté de l'adversaire, de le priver de toute capacité à agir et à réagir ». Viendra ensuite la traitement de choc économique (imposé, dans un pays toujours en flamme, par l'émissaire en chef des États-Unis, L. Paul Bremer) : privatisations spectaculaires et massives, libre-échange sans restrictions, impôts anémiés (même pas 15 %). En cas de résistance, les Irakiens sont arrêtés et violentés.

La guerre étant une affaire trop sérieuse pour être confiée aux militaires, l'ambition de George W. Bush sera de la céder aux entreprises privées. Du coup, les profiteurs de guerre (les sociétés Blackwater, Halliburton, Betchel, Carlyle…) n'ont plus besoin de faire le siège du gouvernement : ils sont le gouvernement. Il n'y a même plus d'appels d'offres (incompatibles avec la situation d'urgence) : les contrats stipulent simplement que les compagnies seront remboursées des frais engagés, plus « un certain pourcentage » de bénéfice. L'Autorité d'occupation –appliquant le principe capitalistique du « Si une tâche peut être accomplie par le secteur privé, il faut la lui offrirr »– ramène le personnel encore attaché à ce qui reste d'appareil d'Etat à 1.500 personnes –alors que la société Halliburton en emploie, à elle seule, 50.000. L'impunité dont bénéficie les entreprises de « reconstruction » est totale, elles peuvent dorénavant agir comme bon leur semble : elles ne sont assujetties à aucune loi, qu'elle soit locale ou américaine. Ex-agent de la CIA, Mike Battles résumera la situation à merveille  : « La peur et le désordre nous ont admirablement servis ». Autant dire que la sidération et la détresse sont les moteurs du « progrès » : « Traumatiser et terroriser le pays tout entier, détruire délibérément ses infrastructures, mettre à sac sa culture et son Histoire, puis réparer les dégâts en inondant le pays d'appareils ménagers bas de gamme et de produits alimentaires de mauvaise qualité mais tous importés »…

FONDAMENTALISME. Pour Naomi Klein (déjà auteure plébiscitée pour No Logo), cette forme de capitalisme fondamentaliste va plus que jamais compter sur les catastrophes pour faire crier l'économie : « Vues sous cette optique, les trente-cinq dernières années apparaissent sous un jour sensiblement différent. On avait jusque-là tendance à voir certaines des violations les plus flagrantes des droits de l'Homme comme des actes sadiques dont se rendaient coupables des régimes antidémocratiques. En fait, il s'agit de mesures prises dans un seul dessein : asservir par le totalitarisme du profit et le despotisme marchand ».

La logique guerrière du système capitaliste est diabolique, implacable et faite pour durer. On appelle aujourd'hui « guerre contre le terrorisme » des coups d'État, des massacres qui n'ont pour but que d'installer et de maintenir en place des régimes favorables à la liberté d'entreprise. Le capitalisme du désastre s'est d'ailleurs habitué au terrorisme : après le 11 septembre, le Dow Jones perdait 685 points, mais le 7 juillet 2005 (jour où quatre bombes explosèrent dans les transports londoniens), le Stock Exchange et le Nasdaq n'ont plus hésité à grimper en flèche et à battre tous les records.

 

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Jean FLINKER

 

 

Cinéma ARENBERG

(26 Galerie de la Reine)

 

LA STRATÉGIE DU CHOC

de Michael Winterbottom et Mat Whitecross

 

Grande-Bretagne 2009 / Durée 80 minutes 

Prix d'entrée

6,6 euros y compris pour le débat

(sauf les Article 27)

 

ATTAC-Bruxelles 1

16 avenue Nouvelle, 1040 Bruxelles

mail : bxl 1@attac.be  — http://bxl.attac.be — tél : 0494 / 808 854

 

Editeur : % ATTAC - Bruxelles 1 %
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